Le protocole est bien rodé, à la limite du modèle militaire. Autour de la table, les policiers sont alignés en silence face au chef d'engagement qui pilote la réunion du jour. A ses côtés, l’adjoint du commandant, le responsable de la cellule contre le hooliganisme, un policier chargé du maintien de l’ordre, un autre de la circulation, un inspecteur de la police judiciaire, un responsable de la logistique, deux représentants de la police municipale, etc.
Dans un coin, trois «civils» jurent un peu avec le décor et semblent quelque peu intimidés par la situation. Forcément. Si la police a l’habitude de conduire ce genre de réunion avec les représentants du FC Sion lors des matches super league, pour les membres du FC Chippis, c’est tout nouveau. Et pourtant ils n’ont pas le choix de se prêter à l’exercice car dimanche, le club de 2ème ligue inter accueille le FC Zurich, pensionnaire ligue A à l’occasion des 32èmes de finale de la coupe de Suisse. Le travail de préparation lié à la sécurité autour de cette rencontre a débuté il y un mois.
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"Eviter qu'ils ne forcent le passage"
Mardi, tous les partenaires se sont réunis pour un ultime briefing dans les locaux de la police cantonale. «C’est une chance pour le FC Chippis d’accueillir une équipe de ce calibre et tout sera mis en place pour que cela soit la fête du sport», prévient d'emblée Alexandre Praz, adjoint du commandant Christian Varone. Une fête à laquelle participeront près de 700 supporters bleus et blancs dont une majorité d’ultras.
700 supporters dont de nombreux ultras sont attendus dimanche à Chippis. © DR
Sans surprise, ce sont eux qui retiennent toute l’attention. «On connaît leur comportement. Après quatre heures de train, certains seront alcoolisés. Ils utiliseront des engins pyrotechniques et ils se déplaceront à pied au stade», prévient le responsable de la cellule contre le -hooliganisme. «Essayez de leur vendre et d’envoyer un maximum de billets en avance afin d’éviter qu’ils forcent le passage comme c’est parfois le cas à Tourbillon», met en garde le chef d'engagement avant d’évoquer les cantines: «Prévoyez suffisamment de boissons et de nourriture histoire de ne pas déclencher des problèmes pour pas grand-chose.»
Une balade en ville de deux kilomètres
Des problèmes, les supporters de Chippis ne devraient pas en provoquer. Pas plus que ceux du FC Sion qui pourraient tenter de se mêler à la fête. «Nous n’avons pour l’instant aucune indication qu’ils tenteront quoi ce soit», rassure le spécialiste. La principale source de préoccupation vient du cortège. Deux kilomètres de marche de la gare au stade en passant par la plaine Bellevue et le pont sur le Rhône.
«Nous avons prévenu les cafés sur le tracé et nous leur avons conseillé de fermer. Nous avons contrôlé qu’aucun objet ne puisse servir de projectiles», détaille David Rey, vice-président de la commune en charge de la sécurité. «S’ils jettent des fumigènes, il faudra aussi prévoir des pompiers», ajoute un policier. «Et nettoyer derrière leur passage à l’aller et au retour s’il y a des bris de verre par terre», met en garde un gendarme.
Les fans vont se déplacer en cortège à travers la cité du soleil. © INFONF
"Chaud pour le gardien"
Après vingt petites minutes, la séance est bouclée. Rendez-vous est pris dimanche à la mi-temps de la rencontre entre tous les partenaires afin de voir s’il faut adapter le dispositif. Les civils sont ensuite priés de sortir car la police va évoquer son dispositif qui doit rester confidentiel, tactique oblige. «Une dernière chose, prévenez votre gardien que cela risque d’être chaud d’avoir 700 supporters zurichois à moins de deux mètres derrière lui», sourit l'un des responsables.