Avez-vous déjà vu des patrons manifester devant un chantier, avec l’appui de syndicalistes? C’est la scène pour le moins inhabituelle à laquelle "Le Nouvelliste" a assisté tôt mardi matin devant un immeuble d’habitation au chemin du Milieu à Martigny.
Les dirigeants de l’entreprise de construction Batiko Sàrl, qui disent ne pas avoir été intégralement payé pour plusieurs chantiers dans le quartier, manifestaient leur mécontentement devant un panneau indiquant : «Tout travail mérite salaire. Et nous ?»
Cette société sous-traitante réclame 557'000 francs à Ecobois, propriété de Mike Echenard, président du HC Martigny Red Ice jusqu’à la récente mise en faillite du club.
Se disant exaspérés par ce qu’ils appellent «des retards de paiement d’Ecobois», les patrons de Batiko ont décidé de faire un coup d’éclat cette semaine. Objectif : forcer Mike Echenard, mais aussi une société d’assurances, propriétaire de plusieurs immeubles, à réagir et régler le montant qu’elle réclame depuis novembre dernier.
«Nous avons intenté une action en justice en déposant une hypothèque provisoire. Les fournisseurs, conscient de la situation, nous laissent souffler en attendant d’être payés et les syndicats se montrent aussi compréhensifs, mais la situation est tendue et notre société est en danger. Le 40% des factures dues par Ecobois sont impayées. C’est un drame que nous vivons», explique Nathalie Joss, patronne associée chez Batiko, une société basée à Collombey.