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Rentrée scolaire: sept élèves pour quatre niveaux à Trient, immersion dans une classe très spéciale

Depuis jeudi, avec ses sept élèves, la classe multiniveau de Trient réveille son hameau endormi avec des méthodes dernier cri, mais pour combien de temps? Reportage.

17 août 2017, 18:09
La maîtresse de cette petite classe multiniveau a préparé un programme spécial pour la rentrée.

La petite maison blanche derrière l’église semble bien calme à 9 heures du matin. Il faut s’approcher pour que le bruit de la rivière soit remplacé par les rires de plusieurs enfants. L’heure de retrouver les bancs de l’école a sonné. Les sept élèves de Dominique Lacombre, enseignante depuis une dizaine d’années, ont déposé sacs à dos – Reine des neiges et princesses Disney – et goûters dans les vestiaires.

Pour ce premier jour, ils ont le droit à un programme un peu particulier afin de reprendre leurs marques dans un décor stimulant. «J’ai modifié beaucoup de choses dans la salle, alors je leur ai organisé une petite visite de l’espace jeux, de la bibliothèque. On a aussi pris le temps de préparer les cahiers», commente la maîtresse qui surveille du coin de l’œil Lily-Rose, la petite nouvelle, pour qu’elle s’intègre bien parmi ses camarades.

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7 élèves, 4 niveaux

De 4 à 8 ans, les écoliers de Trient font tous partie du cycle 1. Les plus grands déménagent ensuite leurs cartables à Finhaut. «Depuis trois ans, nous avons fusionné les classes des deux villages pour tenter d’avoir au moins deux enfants par niveau», explique Pierre-André Ramuz, directeur des écoles de l’Arpille. Et dès l’automne, tous se retrouvent le vendredi pour des cours de chant, faire de l’escalade, nager dans la piscine.

Hier, il régnait encore un air de vacances. Les plus grands racontaient leur meilleur souvenir de l’été pendant que les enfantines crayonnaient. «J’adapte toujours les activités mais nous travaillons le plus possible ensemble. L’année passée, à partir des jeux spontanés des petits, les plus âgés ont écrit leur propre conte, avant de créer ensuite une pièce de théâtre», précise la maîtresse. Faire le pont entre les matières reste le maître mot.

Un enseignement ouvert

Française d’origine, Dominique Lacombre a choisi, après des séjours à Cagliari, San Diego, New York et Shanghai, de venir dans la vallée pour enseigner dans un environnement comme celui-ci: multiniveau, technologiquement équipé et à proximité de la nature. «Ce système particulier m’intéresse beaucoup. Il tire les plus jeunes vers le haut et développe le sens de l’empathie et des responsabilités des autres», constate-t-elle après deux ans.

Nina, par exemple, a été inspirée par ses copains pour commencer la lecture à l’avance. Même cas de figure en mathématiques. Seul point noir: le manque d’élèves. Ils étaient douze en 2016 et la professeure a peur de perdre en dynamisme. «J’accorde beaucoup d’importance à l’ouverture au monde. Une maman, guide de montagne, est venue nous parler de son aventure en peau de phoque au Maroc. Les élèves ont adoré», se rappelle-t-elle.

Avenir incertain

Sur place, hormis les quelques randonneurs qu’on aperçoit, la bourgade vit au rythme de l’école. Mais de vingt-six têtes blondes en 2004, les lieux se sont vidés. «Difficile de se projeter car il n’y a pas assez de naissances dans la région. Heureusement que les communes jouent le jeu et proposent des transports adaptés», dit encore le directeur.
Pour sa part, la maîtresse vante à son entourage la qualité de vie à Trient, espérant attirer des familles franco-suisses l’année prochaine.

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