Révélée par "Le Matin", l'affaire a fait la une de la presse romande fin avril. Une auto-école genevoise est accusée d’avoir dispensé pendant plusieurs années des cours illégalement. Depuis, l’entreprise, menacée de faillite, a coupé le moteur laissant des centaines de jeunes conducteurs sur le carreau. Pour certains, qui avaient payé en avance leurs cours L2, la pilule est amère. A la clé : une perte de plusieurs centaines de francs et le risque de voir leur permis annulé, faute d’avoir pu suivre ces fameux deux jours de formation complémentaire obligatoires.
Le Valais à la rescousse
Une situation qui a des répercussions jusqu’en Valais. « Nous avons reçu de nombreux appels de détresse de jeunes pris en otage. Nous voulions réagir en tant que professionnels de la branche », détaille Grégoire Praz, membre du conseil d’administration du centre de formation de Saint-Maurice.
Avec les sociétés L2 Vaud, Romont et Neuchâtel, il a ainsi décidé d’ouvrir des cours supplémentaires pour permettre aux conducteurs lésés de remplir les exigences légales introduites en 2007.
Opportunisme ou simple altruisme ? « Nous voulons leur donner la possibilité de valider ce qui a été fait et montrer dans le même temps comment agissent de vrais professionnels », explique Grégoire Praz, qui se défend de tirer profit de ce scandale éclaboussant le bout du lac.
Pas de ristourne envisagée
Alors les centres L2 consentiront-ils à des rabais en faveur des victimes ? « On ne le peut pas par équité envers les autres élèves. Mais on met à disposition des véhicules pour effectuer les cours et on peut envisager des paiements échelonnés », annonce le Nendard.
Reste qu’avec des prix oscillant entre 700 et 750 francs pour les deux jours de formation, les tarifs des cours L2 ne sont-ils pas prohibitifs pour de jeunes bourses ? Avec la tentation pour eux de s’en remettre alors à des entreprises pratiquant la sous-enchère, au mépris de la loi ?
Le prix en question
«Les centres de formation imposés par l’Office fédéral des routes (OFROU) ont un coût de fonctionnement, notre marge de manœuvre est restreinte. Et je crois que ces cours ont prouvé leur pertinence en matière de sécurité routière même si l’on essaie constamment d’améliorer nos prestations», conclut Grégoire Praz.