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Collombey-Muraz: la raffinerie Tamoil interrompt ses activités, 238 emplois menacés

Tamoil interrompt ses activités de raffinage à Collombey-Muraz, où le groupe emploie 238 collaborateurs. Le Gouvernement déplore cette décision et entend fixer un délai à l'entreprise. Les syndicats sont outrés.

13 janv. 2015, 18:13
La raffinerie Tamoil va interrompre ses activités. Selon l'entreprise, la fermeture définitive n'a pas encore été décidée.

Le groupe pétrolier Tamoil veut interrompre les activités de sa raffinerie de Collombey. Le groupe ne parle pas de fermeture définitive, mais évoque des difficultés accrues à rentabiliser le raffinage.

Tamoil emploie 238 personnes à la raffinerie. Ces emplois sont menacés. La décision définitive quant à la poursuite des activités n'est pas encore prise, indique mardi l'entreprise dans un communiqué.

L'augmentation des importations de produits pétroliers raffinés a mis sous pression le marché suisse et européen du raffinage ces dernières années, explique Tamoil. S'y sont ajoutés la baisse de la demande de carburant et l'augmentation des coûts. La raffinerie a enregistré des pertes importantes.

"Il est difficile de prédire en l'état la durée de cette interruption. Nous allons suivre de près le développement des marchés afin de décider définitivement sur l'avenir de la raffinerie", écrit Tamoil. Le groupe maintiendra ses activités dans le commerce de détail. Son réseau de 300 stations-service n'est pas concerné, précise-t-il.

Le gouvernement valaisan déplore cette décision. Il a demandé mardi aux dirigeants de l'entreprise d'étudier toutes les possibilités, a indiqué à l'ats le président du gouvernement valaisan Jean-Michel Cina à l'issue de la séance.

Le gouvernement fixe un délai

Le gouvernement veut aussi fixer un délai de cinq ans à l'entreprise pour se déterminer définitivement sur l'avenir de ses activités. Une demande qui rassure un peu le président de Collombey et conseiller national Yannick Buttet. Sur les ondes de Rhône FM, il s'est dit inquiet d'avoir sur sa commune "une jachère industrielle que personne ne démonterait ni n'assainirait".

Le gouvernement veut maintenant des informations claires et précises de la part de Tamoil. Il exige de l'entreprise qu'elle sécurise ses installations pour éviter tout risque pour le voisinage et pour l'environnement.

Evaluer toutes les options

Les dirigeants de l'entreprise ont annoncé leur volonté de maintenir en place l'infrastructure existante en vue d'une éventuelle reprise. Jean-Michel Cina assure que l'Etat ne va pas rester les bras croisés. Une task force sera mise en place pour soutenir l'entreprise dans la recherche d'un éventuel repreneur.

Le gouvernement a enjoint l'entreprise à examiner toutes les possibilités. Une fermeture pourrait être limitée dans le temps et le chômage partiel serait un instrument, a précisé M. Cina à l'issue d'une rencontre avec les dirigeants de Tamoil.

Syndicats outrés

"On est outré", s'exclame Blaise Carron, secrétaire d'Unia. Tamoil a l'intention de procéder à un licenciement collectif. Pour le syndicaliste, la réunion de mardi a servi à lancer la consultation sur une telle mesure.

"Si on veut maintenir le personnel, et c'est le cas avec une suspension d'activités, on n'engage pas une consultation". Blaise Carron est formel. Sans personnel, le savoir-faire disparaît et il n'y aura aucune chance de reprise. Les syndicats s'opposent à la disparition d'emplois et prônent une solution de chômage technique.

Secrétaire général des syndicats chrétiens, Patrick Chabbey s'est dit tout aussi surpris sur les ondes de Rhône FM. Il raconte que les syndicats avaient sollicité une rencontre avec la direction l'an dernier déjà et ont reçu une réponse le 6 janvier pour une séance le 13. "A première vue, c'était une séance de début d'année".

La raffinerie de Collombey produit 55'000 barils par jour. Depuis 2000, Tamoil a investi 700 millions de francs dans la raffinerie pour améliorer sa compétitivité. "Malgré ces efforts, nous considérons que la poursuite des opérations de raffinage à Collombey n'est pas viable pour le moment", écrit l'entreprise.

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