Malgré son grand espoir, le père Berthod (36 ans), de la Fraternité Eucharistein à Saint-Maurice, n’a finalement pas pu approcher physiquement le pape François à Palexpo jeudi. «J’ai actionné un peu mes relations; cela ne s’est pas fait. Mais j’étais parmi les trois cents prêtres qui étaient devant l’autel. Soit à 20 mètres de lui», raconte le religieux qui a été ordonné prêtre il y a moins d’une semaine.
Pas de déception malgré une attente non comblée
Le Valaisan n’aura ainsi pas eu son «petit clin d’œil de Dieu» espéré comme il le racontait au «Nouvelliste» quelques jours avant l’arrivée du pape à Genève.
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Didier Berthod refuse cependant de parler de déception. «Si j’avais pu le saluer personnellement, cela aurait été un cadeau, bien sûr, mais j’ai quand même vécu une magnifique célébration. J’ai fait aussi de belles rencontres et passé de beaux moments», souligne-t-il. Le religieux a été impressionné par la ferveur des autres prêtres présents. «Voir la joie de mes confrères, c’était très touchant, très fort», ajoute-t-il.
Un pape visiblement très fatigué et affaibli
Le père Berthod est aussi conscient de sa chance d’avoir pu apercevoir François de bien plus près que les 41 000 fidèles présents à Palexpo. «C’était une grâce.» Sa vision du pape est celle d’un homme très marqué. «Il avait l’air fatigué, très âgé et semblait très affaibli. Cela m’a frappé. Il a même failli tomber à la fin de la messe. Heureusement qu’il était entouré de deux personnes.»
Une image bien différente ainsi de celle diffusée régulièrement dans les médias. «C’est vrai que nous avons plutôt l’habitude de voir un pape très dynamique, mais il faut se rappeler qu’il a quand même 81 ans», précise le père Berthod.
Une venue destinée d'abord au conseil œcuménique
Si le pape a impressionné les fidèles catholiques dans la halle genevoise – il a notamment ému la foule lorsqu’il est passé en petite voiture au milieu des gens –, il n’a pas donné un message spécifique pour eux, raconte encore Didier Berthod. «J’ai compris que François était venu d’abord pour le conseil œcuménique des Eglises – qui est un peu le Vatican des protestants – et pas spécifiquement pour les catholiques de Suisse. Il ne s’est donc pas adressé directement à nous. Il s’est contenté de méditer sur l’Evangile. C’était beau bien sûr même si on sentait qu’il n’était pas venu pour nous voir personnellement», conclut le père Berthod.