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Une Valaisanne publiée pour ses recherches sur l'apprentissage chez les grands singes

La chercheuse valaisanne de l'université de Neuchâtel a été publiée dans le magazine scientifique Science Advances. Selon son étude, toute nouvelle technique d'apprentissage chez les chimpanzés se transmet avant tout au sein des familles, principalement par l'observation et l'imitation.

17 mai 2017, 17:38
En Afrique du Sud, l'intérêt de la chercheuse pour les grands singes a débuté avec les singes vervet.

Noémie Lamon, doctorante au Laboratoire de cognition comparée de l'université, s'est rendue en Ouganda pour étudier l'utilisation de nouveaux outils dans une communauté de chimpanzés sauvages. Les résultats de ses recherches ont été publiés début mai dans la revue Science Advances, précise l'université de Neuchâtel dans un communiqué.

Les chimpanzés manient fréquemment des éponges fabriquées à partir de feuilles pliées, et quelquefois mâchées dans la bouche, puis trempées dans une rivière ou dans des trous d'arbres contenant de l'eau de pluie. Toutefois, en 2011, des chercheurs ont remarqué que huit individus de la communauté Sonso utilisaient de la mousse au lieu des feuilles et que ce comportement se transmettait socialement.

Le site où s'est développée cette technique est particulier: il s'agit de deux trous situés dans un sol argileux riche en sels minéraux, souvent fréquentés par les chimpanzés. Cependant, quand Noémie Lamon est arrivée sur les lieux en 2012, plus aucun individu ne semblait utiliser de mousse comme éponge. La Valaisanne s'est alors demandé si ce savoir persistait quand même chez les singes.

Pour vérifier cette hypothèse, elle a disposé au même endroit en 2014, dans les arbres situés autour des deux trous, de petites quantités de mousse récoltées un peu plus loin, en espérant stimuler la fabrication d'éponges en mousse chez des singes qui auraient appris la technique entre 2011 et 2014. Elle a alors constaté que ce comportement s'est propagé à 17 autres membres de la communauté.

Partage en famille

La transmission de ce savoir n'est pas aléatoire, observe en outre la chercheuse. Elle se passe avant tout en famille, relève-t-elle. Ce cas est d'autant plus intéressant que les nouvelles connaissances n'ont apparemment pas été transmises de la mère aux enfants, mais des enfants à la mère. Or cette dernière représente en général la première source d'informations pour les jeunes chimpanzés.

Ces types de comportements sont considérés comme culturels chez les chimpanzés dans le sens où seules quelques communautés en Afrique les possèdent, alors que d'autres non, poursuit le communiqué. Aucune raison écologique ou génétique ne peut l'expliquer.

Cette découverte laisse par ailleurs penser que la transmission d'outils rudimentaires chez les premiers humains devait aussi se dérouler principalement au sein de la famille, selon la chercheuse et son équipe. Les premiers hommes possédaient des répertoires culturels très similaires aux chimpanzés.

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