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Une brochure veut lutter contre l’homophobie en Valais

Le projet PREMIS (Prévention du rejet des minorités sexuelles) à Promotion Santé Valais engage un plan d’action valaisan pour agir contre les insultes et actes homophobes. Il a édité une brochure, avec la collaboration d'étudiants de la HES-SO, qui permet de s'adresser aux professionnels de l'enseignement, de la santé et du social.

06 nov. 2017, 14:39
/ Màj. le 06 nov. 2017 à 17:00
La brochure «Ouvrons l’placard à quelques notions d’inclusivité», illustrée par François Maret, permet de connaître les conséquences des maladresses langagières et de mieux identifier les situations à risques.

Les discriminations sexuelles sont bel et bien «un problème de santé publique», lance Johanne Guex, coordinatrice du projet PREMIS (Prévention du rejet des minorités sexuelles) à Promotion Santé Valais engageant un plan d’action valaisan pour agir contre les insultes et actes homophobes. 

Le taux de suicide est cinq fois plus élevé chez les homosexuels

Les chiffres sont parlants. Le taux de suicide est cinq fois plus élevé au sein des personnes LGBT (lesbien-gay-bisexuel et trans) en raison des violences dont elles sont la cible; la moitié des tentatives de suicide ont lieu avant l’âge de 20 ans; enfin, 33% des élèves sont harcelés en raison de leur orientation sexuelle ou supposée. Des discriminations qui touchent une large part de la population puisque «des études montrent qu’aujourd’hui 10 à 15% des gens sont LGBT», note Johanne Guex.

Donner des outils concrets aux professionnels

D’où la nécessité de faire de la prévention. PREMIS a ainsi présenté hier une brochure, réalisée avec des étudiants de la HES-SO Valais et destinée aux professionnels de l’enseignement, de la santé et du social.

 

 

«Nous donnons par exemple des outils aux enseignants pour qu’ils sachent comment réagir quand ils entendent un élève se faire traiter de «pédé», explique Johanne Guex. Dans cette situation, il est ainsi conseillé au professeur de se positionner clairement. «Nous lui suggérons de dire qu’il ne tolère pas ces propos ici.» Car, le rappelle la brochure, le respect et la sécurité de tout élève doivent être garantis.

 

 

Un autre exemple montre une jeune femme consultant un gynécologue qui refuse de continuer la consultation en apprenant que sa patiente est lesbienne. Autant d’exemples vécus par des Valaisans homosexuels. «Malheureusement, les années passent et les témoignages sont toujours les mêmes», regrette Johanne Guex.

Bientôt des ateliers contre l’homophobie?

Pour l’instant, PREMIS vise les professionnels. Mais la prévention pourrait s’étendre aux jeunes dans les centres scolaires. Pour rappel, en avril 2016, Johanne Guex n’avait pas été autorisée à organiser un atelier contre l’homophobie au collège des Creusets. Le recteur de l’établissement de l’époque s’y était opposé, soutenu par le conseiller d’Etat Oskar Freysinger, créant ainsi la polémique. «Cet épisode m’aura au moins permis de taper du poing sur la table», raconte Johanne Guex.

L’arrivée de Christophe Darbellay à la tête du Département de la formation lui redonne cependant un «peu d’espoir», conclut-elle.

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