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Tremblements de terre en séquence, une caractéristique du Valais

En moins de 24 heures, 3 séismes de faibles magnitudes ont fait vibrer les maisons du Bas-Valais. Ces séquences de tremblements de terre sont-elles annonciatrices du "Big one"? Interview de Clotaire Michel du Service Sismologique Suisse de l'ETHZ.

21 mars 2017, 11:43
/ Màj. le 21 mars 2017 à 17:30
Zones de Suisses les plus sensibles aux tremblements de terre

3 tremblements de terre ressentis en moins de 24h, est-ce inquiétant ?

Non, des séquences comme celles-ci, donc avec des évènements de magnitude 3, sont assez caractéristiques du Valais. Il y a bcp d’exemples de séquences de ce type. Celle-ci est particulièrement active, mais il y en a eu d’autres séquences similaires sur Sion et sur Sierre. Au mois de décembre, il y en a aussi eu une de 2 séismes vers Vouvry

> Lire aussi: Un 2e séisme en moins de 24 heures en Valais

Ces séquences n’annoncent donc pas le « Big one » ?

Ces légers tremblements de terre en séquence ont toujours eu lieu. Comme ils sont petits et pas traumatisants, on a tendance à les oublier. Ça ne veut pas dire qu’un grand tremblement de terre n’arrivera pas.

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Des petits tremblements de terre réguliers, n’est-ce pas une bonne chose ?

Non, c’est une légende urbaine. En terme d’énergie, ces petits séismes sont négligeables comparé aux gros séismes. Il en faudrait des milliers pour que ça libère l’énergie et les tensions d’un gros séisme.

> Lire aussi: Comment se comporter lors d'un séisme

Pourquoi y a-t-il autant de séismes du côté de Vallorcine ?

On ne connait pas le détail, mais il y a une faille qui a été activée à cet endroit fin 2005 et des blocs de la croûte terrestre se sont mis à bouger à une profondeur de 4 km. Suite à cet évènement d’une magnitude de 4.9, nous avons enregistré 15 tremblements de terre ressenti. Il est possible que tous ces évènements soient dus à un déplacement de fluide ou à un ajustement des contraintes dû à la formation et l’élévation des Alpes (surrection).

 

Vidéo du tremblement de terre de 1946 en Valais:

(Service Sismologique Suisse de l'ETHZ)

Le Mont-Blanc est donc un peu plus élevé depuis hier ?

Non, car il s’agissait d’un évènement en décrochement, où des plaques coulissent horizontalement et non verticalement. Dans le cas de la séquence de lundi, une plaque de 100 mètres de long s’est déplacée de 5 millimètres à 3,5km de profondeur.

5 millimètres, ça semble très peu, mais cette rupture crée des ondes qui se propagent dans toutes les directions. Ces ondes peuvent être amplifiées à la surface, surtout quand il y a des sédiments. La Vallée du Rhône est un exemple typique. On peut ressentir un même tremblement de terre 10 fois plus intensément en plaine que sur les coteaux. Sur du sédiment, le facteur d’amplification varie entre 3 et 15.

Plusieurs lecteurs disent avoir entendu un gros « boum ». A quoi est-il dû ?

C’est assez typique des séismes qui se trouvent proche de la surface. Quand l’onde sismique atteint le sol, elle se transforme en onde sonore, d’où le boom.

 

 

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