«Le Nouvelliste» m’a offert pendant presque un an une joyeuse fenêtre et j’ai essayé de dessiner sur ses vitres le plus sincèrement possible. Plus qu’un grand discours, cet espace de liberté mis en place par un quotidien est pour moi le manifeste concret d’une volonté politique de diversité et de liberté d’expression. Les questions de la cohérence du discours, de la légitimité de ma parole et celle du décalage entre la théorie et l’action sont d’ailleurs mes copines du moment.
Comme on me demande souvent par mon métier de m’exprimer publiquement, le piège est de tomber dans le bla-bla bien-pensant qui rassure ma conscience et berce mon besoin de reconnaissance. Je suis parfois épouvantée de lire mes propos dans les journaux. Ils m’évoquent trop souvent un plaidoyer pour ma propre canonisation. Et pendant ce temps je vis ma petite vie de bourgeoise articulée par un système que j’abhorre.
Tous les...