C’est l’histoire presque banale d’un gamin «désécurisé, timide, secret, et complexé» par son physique un peu fort. L’histoire d’un ado qui a découvert avec The Cure que la musique pouvait permettre de raconter des choses pas toujours simples, pas toujours roses. L’histoire d’un adulte habitué à rester dans l’ombre et qui se retrouve «face au vide, à affronter (ses) peurs et à apprivoiser (sa) part d’ombre».
Saint Mars, c’est l’histoire du claviériste et arrangeur valaisan Cédric Aegerter, qui sort à 47 ans le premier EP d’un projet «un peu autobiographique», prémices d’un concept album prévu pour 2017. Une galette qui dressera le portrait d’une période de construction – l’enfance, l’adolescence – où le jugement peut faire «des dégâts considérables». Morceau inaugural de ce quatre titres, «Ocean Blues» traite ainsi de la délicate thématique du harcèlement scolaire.
Ce galop d’essai est un coup de maître. Atmosphérique, profond, le titre, d’une beauté souterraine, impose une double empreinte: celle du Valaisan, – arrangeur de talent, mais confidentiel – et celle du guitariste anglais Angelo Bruschini, dont la signature imprègne les albums du géant Massive Attack depuis leur album référence «Mezzanine», sorti en 1998.
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