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Malaguerra, une réussitecoréenne

Le directeur du Crochetan vient de passer deux mois à Séoul pour une création. «Le Nouvelliste» était hier soir à la première.

23 sept. 2016, 23:21
/ Màj. le 24 sept. 2016 à 00:01
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Hier soir, c’était la consécration. L’aboutissement. La première représentation, en coréen, de la pièce «Roberto Zucco» dans ce Myeongdong Theater de Séoul qui est à la Corée du Sud ce que la Comédie-Française est à l’Hexagone.

Le directeur du Théâtre du Crochetan Lorenzo Malaguerra et son confrère (et ami) metteur en scène et comédien français Jean Lambert-wild bouclent ce week-end deux mois d’une aventure humaine et artistique intense comme le texte de Bernard-Marie Koltès qu’ils ont mis en scène. Une initiative commune aux deux hommes et au directeur du Théâtre national de Corée, Kim Yun-cheol, en cette année du 130e anniversaire de relations diplomatiques France-Corée.

Alors ce vendredi soir, en plein cœur de cette ruche qu’est Séoul, Lorenzo Malaguerra masquait à grand-peine une émotion vive, celle d’un «travail heureux, particulièrement heureux». La plus agréable des expériences de mise en scène que le chef du service montheysan de la culture ait vécue? «Pour moi, clairement, oui. Le metteur en scène, ici en Corée, dicte les placements, les mouvements, et le comédien les applique. Le metteur en scène, ici, c’est Dieu. Nous, on travaille avec les acteurs, on attend aussi leurs propositions de jeu. Ils n’en ont pas l’habitude, mais se sont montrés enchantés de cette liberté qui leur était donnée.»

Des acteurs de haut vol

Les acteurs de ce «Roberto Zucco» sont parmi les meilleurs du Théâtre national de Corée. «C’était une expérience vraiment extraordinaire, poursuit le directeur du Crochetan. Ce sont des comédiens engagés, motivés, tout le temps de bonne humeur, ouverts à toutes les propositions artistiques. C’était génial, parce que c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas tout le temps en Europe.»

Le grand défi: diriger des acteurs dans une langue que les deux metteurs en scène ne maîtrisent pas. Alors ils ont travaillé notamment sur le corps, et sur les intentions transmises par les comédiens. Avec brio.

Le succès avec Lambert-wild

Et au-delà de l’aventure théâtrale, il y aura eu l’aventure humaine, sociale, dans cette mégapole de Séoul, troisième plus grande ville du monde avec ses 25 millions d’habitants.

Une expérience «qui change un peu du Valais», admet aisément Lorenzo Malaguerra à qui ces deux mois – non payés, dixit Fabien Girard, municipal de la culture, présent à Séoul – auront «fait du bien. Il y a ici une vraie douceur de vivre, les gens sont très agréables.» Des sentiments qui nourriront à leur tour le vécu théâtral du Montheysan. «Je repars avec un bagage professionnel très important», confie-t-il.

Ce bagage, Lorenzo Malaguerra le construit notamment, depuis quelques années, avec Jean Lambert-wild, directeur de Théâtre de l’Union, à Limoges, depuis quatre spectacles maintenant.

Leurs deux précédentes collaborations, «En attendant Godot», de Samuel Beckett (en 2014), et Richard III – «Loyaulté me lie» (janvier 2016) connaissent un grand succès et continuent de tourner.

Et «Robert Zucco» est d’ores et déjà promis à un bel avenir, puisque la pièce sera reprise à Séoul la saison prochaine avant, selon toute vraisemblance, de partir en tournée asiatique ainsi qu’en Suisse et en France dès l’automne 2018.

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