Bien au-delà du cercle polaire s’ouvre un nouveau royaume pour le ski de randonnée. Les guides de montagne valaisans ne s’y sont pas trompés et développent depuis plusieurs années des voyages à à ski dans ces contrées mythiques où se mêlent soleil de minuit, aurores boréales, icebergs et contrastes inexplicables. Le plus souvent logés sur un bateau, les skieurs vont là-bas chercher un luxe devenu rare dans les Alpes: la solitude. Tous sont d’accord pour dire que la Norvège offre le terrain de jeu le plus spectaculaire. Lorsque après avoir atteint des sommets au bout de quelques heures d’effort, on s’offre une descente face aux fjords jusqu’à rejoindre la plage, unique limite entre nos skis et la mer.
De plus en plus loin
Mais la Norvège est aussi victime de son succès et il faut être un vieux briscard pour trouver les recoins encore vierges. C’est le cas de Pierrot Boven, un guide de Martigny, tombé amoureux de ce coin de pays. Depuis plus de vingt ans, il en parcourt les sommets skis au pied deux à trois semaines par an. En sa compagnie, nous avons pu partager cet isolement et ce dépaysement. Dans son sillage et celui d’autres précurseurs, la nouvelle génération de guides s’ouvre d’autres horizons inexplorés, dans l’infinité du grand nord mais aussi dans des contrés plus exotiques, tels la Mongolie ou l’extrême est de la Russie. Des voyages, qui, s’ils deviennent à la mode, ne s’organisent pas à la légère et s’invitent petit à petit dans la formation des guides de montagne. Notre reportage en Norvège en images.
Camp de base : Les voyages à ski en Norvège se font essentiellement à partir d'un bâteau qui sert de camp de base pour la semaine. Ici, le Goxsheim, un ancien chalutier reconverti en voilier. A l'ancre dans les eaux calmes des fjords, c'est le point de départ des itinéraires à ski que l'on dessine aux jumelles et à la carte, avec toujours une petite part de surprise. Pierre Boven voyage depuis plus de dix ans sur ce bâteau, toujours à la recherche de recoins inexplorés. Car la Norvège est devenue très prisée.
Montée en douceur : Au pays du soleil de minuit et avec la solitude garantie, inutile de courir contre la montre. Pour atteindre les sommets qui culminent dans cette région à 1200 mètres, le temps est à la découverte des paysages et, parfois, on rencontre quelques traces humaines. Comme ce village de pêcheurs accessible uniquement par bâteau mais à peine habité durant l'hiver.
Paysages irréels : Les destinations pour les voyages à ski se multiplient mais la Norvège semble conserver une place de choix en matière de paysages. En témoignent ces vues, où les horizons formés par la neige, le ciel et la mer, semblent se confondre. Pour Pierre Boven, skier dans les fjords norvégiens "répond à un idéal quasiment mythique".
Solitude : C'est le maître mot et la principale raison de l'essor de ces voyages, le dépaysement et la solitude. Pour Pierre Boven, c'est aussi la raison première d'organiser ses voyages. Autant que possible, il ne skie d'ailleurs presque jamais deux fois la même pente. Depuis plus de vingt ans actif dans le pays, il est toujours à la recherche de nouveaux itinéraires.
Pentes vierges : Skier des pentes totalement vierges est ici la règle. Mais attention, le choix de l'itinéraire impose de la prudence et d'étudier de près les conditions. Car un accident dans ces régions reculées et difficiles d'accès peut s'avérer autrement plus complexe qu'en Suisse. Et en Norvège, le temps change autrement plus vite que dans les Alpes.
Bâteau : Outre l'expérience du ski dans des espaces inviolés, la vie sur le bâteau offre son lot de paysages inédits. Le réseau est presque inexistant et on vit ici des moments littéralement hors du temps.