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Le Valais agricole va moins polluer

L’Etat du Valais et les milieux agricoles lancent un plan d’actions comprenant 34 mesures pour réduire les effets négatifs de l’utilisation de produits phytosanitaires.

22 oct. 2018, 11:18
Il sera difficile de supprimer toute utilisation de produits phytosanitaires en Valais, par contre, il est possible de réduire les risques de pollution.

L’objectif affiché est ambitieux. Il s’agit de réduire de moitié les risques lors de l’utilisation de produits phytosanitaires. C’est le nouveau plan d’actions cantonal pour réduire les effets de la pollution liée aux herbicides et pesticides qui a été présenté à la presse lundi matin.

Un plan et 34 mesures

Le plan d’actions cantonal est ciblé sur la viticulture et l’arboriculture. Il a été élaboré par les organisations agricoles en collaboration avec les services de l’Etat et comprend 34 mesures, appelées à évoluer avec le temps.

La priorité de ces deux prochaines années consiste à mieux protéger les hommes -les agriculteurs d’abord-, et les eaux. Parmi les mesures, simples, qui vont être mises en œuvre: le respect d’une distance de traitement le long des cours d’eau et la création d’une bande herbeuse le long des routes et des chemins. «On peut par exemple créer des chemins pour les chenillards le long des cours d’eau», pour laisser un espace de sécurité, explique Gérald Dayer, chef du Service de l’agriculture.

«C’est relativement facile de faire passer le message auprès des professionnels», estime le conseiller d’Etat Christophe Darbellay. Ce sera plus difficile de toucher les agriculteurs du samedi. Pour le ministre, «on ne peut plus planter la vigne dans le torrent. On ne peut plus dire: j’ai lavé la boille au torrent», après l’avoir utilisée pour répandre un produit phytosanitaire.

Bâton et carotte

L’Etat dispose de plusieurs moyens pour faire passer le message, avec le traditionnel duo carotte et bâton. La carotte prendra la forme de soutiens financiers, de conseils, d’accompagnement et de paiements directs. Alors que le bâton pourra être une réduction des paiements directs, mais aussi des amendes.

Des produits qui ne peuvent pas être supprimés

Même si l’on sait que les produits phytosanitaires ne sont pas idéaux pour la santé humaine, il n’est pas possible de les supprimer, purement et simplement. Gérald Dayer rappelle que «les agriculteurs n’utilisent pas de produits phytosanitaires par plaisir. Il y a une pression des ravageurs toujours plus forte. Il faut un savant équilibre entre protection de la production et protection de l’environnement.» Comme le fait remarquer Christophe Darbellay, «presque chaque année, nous nous trouvons face à une nouvelle surprise, sous la forme d’un ravageur», comme la punaise diabolique cette année.

Malgré ces difficultés, la protection de l’environnement est un souci constant pour les agriculteurs valaisans depuis des années. La production intégrée, par exemple, a 40 ans d’existence en Valais. Les domaines de l’Etat se veulent exemplaires dans le respect de l’environnement. Par exemple, le domaine de Viège est passé en mode bio alors que celui de Châteauneuf est en reconversion bio pour la production animale.

Directeur de la Chambre valaisanne d’agriculture, Pierre-Yves Felley rappelle toutefois que l’utilisation des produits phytosanitaires n’est pas le seul fait des agriculteurs, mais aussi des privés, de l’industrie, etc. Par exemple, ils sont utilisés sur les voies de chemins de fer et même comme mesures de protection des bâtiments. «Plus de la moitié des résidus retrouvés dans les eaux ne proviennent pas de l’agriculture», indique-t-il pour montrer que l’action de sensibilisation aux risques liés à ces produits concerne tout le monde.

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