Il y a parfois, dans la vie d’un journaliste, des journées offrant un charme particulier. Celle du soussigné a débuté, l’âme et les tympans encore sous le choc, par une chronique amoureuse du concert de Nick Cave la veille au soir à Genève. Deux heures trente de grâce et de violence absolues, délivrées par un artiste au sommet de sa maîtrise, qui a sublimé par la musique le décès tragique de son fils.
Puis, il s’est agi de rencontrer le réalisateur Claude Barras pour une interview fleuve évoquant, entre autres choses, le revers des médailles reçues pour «Ma vie de Courgette». Il y a ce décalage assez terrible entre une reconnaissance publique et critique, difficilement dépassable, et une situation matérielle qui s’avère fragile. Car l’homme, s’il a gagné normalement sa vie durant la conception de son film, l’a porté ensuite vers les gens durant une bonne année sans recevoir autre...