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Le mur antibruit de l'autoroute à Saxon fait jaser

Réalisée en béton, la paroi antibruit suscite l’ire de l’ancien architecte cantonal Bernard Attinger, qui a le soutien du chef du Service de la mobilité. Berne justifie ce choix.

11 août 2017, 14:58
/ Màj. le 12 août 2017 à 05:30
Le mur en béton à la hauteur de Saxon suscite des réactions.

 "Il faut que les Routes nationales arrêtent leurs conneries!" Bernard Attinger n’a pas pour habitude de prendre des gants. Objet du courroux de l’ancien architecte cantonal: la paroi antibruit que l’Office fédéral des routes (OFROU) fait réaliser le long de l’autoroute A9 dans le sens Martigny-Sion, à la hauteur du village de Saxon. 1 532 mètres de béton prévus pour  s’élever à une hauteur de 2 mètres à 4 mètres 50. 

"Que l’on puisse voir nos paysages"

C’est le choix du matériau qui suscite l’ire de Bernard Attinger. "Le Valais est un canton touristique, il faut que l’on puisse voir nos paysages. Pourquoi n’a-t-on pas mis une paroi en verre, comme c’est le cas à d’autres endroits?" Et cet ancien président de l’association Altitude 1400 de regretter, dans une tribune libre parue mercredi 9 août dans "Le Nouvelliste", l’avant 1er janvier 2008.

Ci-dessous, la tribune libre du mercredi 9 août qui a mis le feu aux poudres

 

 

Soit la date à laquelle l’entretien du réseau des routes nationales est passé en mains fédérales. «Avant cela, il y avait encore une certaine sensibilité par rapport à notre paysage valaisan», estime Bernard Attinger.

Interpellé, le chef du Service de la mobilité du canton du Valais Vincent Pellissier partage l’avis de l’ancien architecte cantonal. "La planification de ce mur antibruit date déjà de plusieurs années. Mais si on devait recommencer aujourd’hui, sans doute aurait-on une petite réflexion en termes d’intégration paysagère plus aboutie."

Le verre renvoie le bruit, le béton l’absorbe

Responsable information et communication à l’OFROU, Mark Siegenthaler explique que «ce projet a été élaboré avec le Canton du Valais» et que la mise à l’enquête du mur, en 2012, n’avait suscité aucune opposition. Le porte-parole justifie l’utilisation du béton. "C’est le standard pour les routes nationales. Et il y a une bonne raison à cela: les murs en verre renvoient le bruit, alors que le béton l’absorbe. Avec du verre, les communes de Saillon ou Fully auraient eu tout le bruit, comme c’est le cas pour Collonges avec la paroi d’Evionnaz."

Ce «standard» pourrait changer. "Les murs antibruit en bois commencent à arriver. Mais pour Saxon, au moment où on a pris cette décision, le béton était "la seule possibilité selon les normes" en vigueur. Mark Siegenthaler concède que "ce n’est pas très joli. Mais on a utilisé trois nuances de gris, pour que ça le soit un peu plus…"

Un argument qui n’adoucira guère Bernard Attinger. "Ce mur, c’est comme tirer à coups de canon contre une mouche. Et c’est avec notre fric. Et ça coute des millions." 5,7, très exactement, dont 3 à charge de la Confédération, 1 pour le Canton et 1,7 pour la commune de Saxon.

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