Vraisemblable et correct! La Confédération décerne son satisfecit au projet de 3e correction du Rhône. Dans un communiqué rendu public ce jeudi, les experts mandatés par l’Office fédéral de l’environnement arrivent à la conclusion que les coûts totaux d’environ 3,6 milliards de francs, estimés avec une précision de plus ou moins 20%, sont dans l’ensemble «conformes à l’envergure du projet et sont donc vraisemblables».
Une étape primordiale
Les experts émettent certes quelques petites réserves au moment de commenter le budget. Ils estiment par exemple que «le poste dédié à la gestion des matériaux nécessaires pour l’élargissement du lit du fleuve présentait un potentiel d’économies». Ils demandent aussi de revoir l'analyse des risques de surcoûts, notamment en ce qui concerne les sites contaminés.
Pas de quoi ébranler les convictions du canton du Valais pour qui la publication de ce rapport constitue une très bonne nouvelle. «Les conclusions de cette étude approfondie représentent surtout une étape primordiale en vue de l’octroi par la Confédération du crédit d’engagement d’un milliard de francs nécessaire à la poursuite des travaux», constate Tony Arborino, chef de l’Office cantonal de la construction du Rhône. Qui estime que le résultat de cette analyse fédérale et indépendante ne constitue en aucun cas une surprise. «C’est la preuve que le travail que nous avons effectué en amont est sérieux, crédible et conforme à la réalité.»
Montants plus élevés que pour d'autres projets
Les experts mandatés par la Confédération ont analysé les coûts des travaux du PA-R3 à l’aide de deux méthodes. Ils ont d’abord effectué leurs propres calculs des coûts sur un tronçon test. Ils ont ensuite procédé à une comparaison avec les prix des aménagements d’autres cours d’eau en Suisse. «Même si les montants des travaux sont plus élevés que pour d’autres projets de protection contre les crues, les résultats permettent de conclure que ceux-ci sont vraisemblables et proportionnés par rapport aux mesures contenues dans le PA-R3.»
Au nom de l’UDC qui continue de contester la pertinence du choix de l’élargissement du Rhône, le député Blaise Melly constate que selon ce rapport d’experts, les coûts de construction du projet sont 20% plus élevés que les coûts de projets semblables en Suisse. «Je trouve très inquiétant que les cantons annoncent déjà d’éventuels frais supplémentaires à hauteur de 629 millions de francs en plus des 3,6 milliards de francs.» Il rappelle aussi que les Valaisans paieront les 35% des coûts des travaux. «C'est à eux de réviser le projet pour éviter de se ruiner et de sacrifier 800 hectares de terrain en plaine.»