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Succession Burkhalter: la capitale fédérale se pare de mystère pour la nuit de toutes les tractations

Depuis lundi, les préparatifs vont bon train à Berne pour élire et fêter le nouveau conseiller fédéral. Son nom devrait être connu aux alentours de 10h30 mercredi matin.

19 sept. 2017, 12:25
/ Màj. le 19 sept. 2017 à 18:00
Pierre Maudet gagnera-t-il sa croisade de candidat hors sérail?

Il y a des signes qui ne trompent pas. Quand les semi-remorques de la SSR débarquent sur la place fédérale et que les parlementaires s’agglutinent, par grappes, pour se chuchoter à l’oreille à l’abri des colonnes de marbre du palais, l’heure est proche de l’avènement d’un nouveau conseiller fédéral. 

 

Le service public des trois régions linguistiques est à pied d'oeuvre pour faire vivre l'élection de mercredi matin. © Le Nouvelliste

 

Depuis lundi, les préparatifs vont bon train à Berne. Les préparatifs qu’on voit. Et ceux qu’on ne voit pas. Depuis plusieurs jours, le candidat hors sérail, Pierre Maudet, déploie ses derniers efforts de persuasion au grand jour en parcourant les travées et les salles des pas perdus, tout comme Isabelle Moret et Ignazio Cassis ont eu loisir de le faire depuis le début de la session, puisqu’eux siègent au Conseil national.

Enfin à armes égales ou presque puisqu’officiellement, mardi en fin de journée, c’est toujours le Tessinois que les pronostiqueurs imaginaient faire la course en tête.

 

Au sommet des escaliers, le candidat Pierre Maudet attend de finir de rencontrer les parlementaires pour les convaincre. © Le Nouvelliste

 

 

A quelques heures de la tombée de la nuit dite des longs couteaux, tout est presque prêt. Les vins vaudois, tessinois et genevois sont arrivés au Palais. Selon le nom du prochain conseiller fédéral, seule une partie d’entre eux seront débouchés mercredi matin à l’heure de l’apéro post-électoral qui réunira tout le monde dans le hall d'entrée vers 11 heures. Tout est presque prêt, même s'ils étaient encore nombreux ceux, parmi les 246 grands électeurs, à ne pas avoir arrêté leur choix ou à faire croire qu'ils ne l'avaient pas fait.

Les Valaisans restent secrets 

Même au sein de la députation valaisanne, c'est motus et bouche cousue. Seul le PDC Yannick Buttet a affirmé haut et fort qu'il voterait pour Isabelle Moret, au premier tour en tout cas, pour montrer son mécontentement vis-à-vis du PLR tessinois qui a imposé un candidat unique. Tous les autres gardent leur préférence pour eux, malgré les questions insistantes des médias.

 


Franz Ruppen répond aux questions de Kanal 9, mais en tout cas pas à celle qui lui demande sa préférence. © Le Nouvelliste

 

Si pour les deux élus UDC, Franz Ruppen et Jean-Luc Addor, il est clair que Pierre Maudet n'a pas leurs faveurs à cause, notamment, de l'opération de régularisation des sans-papiers dans son canton de Genève, le reste de la députation se montre plus ouverte à se laisser convaincre durant ces dernières heures encore. Le socialiste Mathias Reynard, entre autres, qui n'avait pas encore tranché mardi à midi.

Tous connaissent les candidats Moret et Cassis et la plupart des dix Valaisans ont rencontré Pierre Maudet en bilatéral. C'est notamment le cas des conseillers aux Etats Jean-René Fournier et Beat Rieder, comme de Géraldine Marchand-Balet par exemple.

Les yeux dans les yeux avec Pierre Maudet

Depuis l'annonce de sa candidature, le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet aura donc réussi à plonger ses yeux dans ceux de quasi tous les parlementaires pour leur exposer son programme et ses ambitions. Et cela, en plus d'avoir répondu à leurs questions lors des auditions officielles par les groupes la semaine passée et mardi après-midi encore par les socialistes, les Verts libéraux et le PBD. 

Les jeux restent donc ouverts et chaque voix est bonne à engranger. On n'avait ainsi jamais vu une telle affluence que celle de lundi soir lors de l'agape du groupe viti-vinicole du parlement. Les trois candidats étaient là pour trinquer avec ceux qui les éliront et poursuivront l'exercice de la verrée utile jusque tard dans le nuit de mardi, mais certainement à l'abri des regards. Ce qui relèvera de la prouesse étant donné la déferlante de proches, partisans et journalistes qui commençait à déferler sur Berne mardi.

Les hôtels de la capitale affichent complet, comme les tribunes du Palais fédéral et beaucoup devront jouer les spectateurs depuis la place fédérale et ses cafés mercredi matin.

Une élection en plusieurs tours

A l'heure de compter les voix, l'élection de mercredi devrait se jouer en duel, entre Ignazio Cassis et Pierre Maudet à partir du deuxième tour. Isabelle Moret semble plus que jamais pâtir de ses origines vaudoises qui laissent augurer une double représentation de ce canton au Conseil fédéral, Guy Parmelin y siégeant déjà.

Elle récoltera des voix au premier tour, mais reste à savoir si elles seront suffisamment nombreuses pour ne pas trop creuser la différence avec ses deux adversaires. Le parlement devrait aussi et, comme il a l'habitude de le faire, profiter de ce premier round pour s'amuser un peu. Certains font ainsi le pari que l'UDC Jean-François Rime (deux fois candidat par le passé pour l'UDC) récoltera une bonne dizaine de voix, comme très certainement la libérale radicale tessinois Laura Sadis, que beaucoup auraient souhaité voir prendre part à cette course. 

Des anonymes candidats aussi

A noter qu'une dizaine de citoyens lambda ont par ailleurs fait acte de candidature. Leur identité a été transmise aux parlementaires, mais leurs noms ne seront cités que s'ils obtiennent au moins dix voix. Parmi ces profils, on retrouve par exemple une femme alémanique sans emploi depuis des années et qui se fait un devoir de postuler à chaque vacance.  

Les câbles de la SSR sont déroulés, les blancs sont au frais. Le voile de mystère peut tomber sur Berne.

Mercredi dès 9 heures, suivez en direct l'élection au Conseil fédéral sur notre site et notre application.

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