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L'agriculture valaisanne manque d'apprentis

Pour la première fois, l’Ecole d’agriculture de Châteauneuf enregistre un recul du nombre d’apprentis agriculteurs. Il faudrait 40 jeunes Valaisans par an en plus pour assurer la relève.

16 mars 2017, 17:40
Si l'Ecole d'agriculture fait le plein d'élèves depuis quelques années, le nombre d'apprentis dans la filière formant les futurs agriculteurs a connu une baisse de fréquentation.

Pour la première fois, le nombre d’apprentis agriculteurs en première année à l’Ecole d’agriculture de Châteauneuf est en recul. Au lieu des 10 à 20 jeunes inscrits ces dernières années, le chiffre est tombé à 6. Un phénomène qui n’inquiète pas Guy Bianco, le directeur de l’école. Il soupçonne certains médias d’avoir voulu faire un brin ce sensationnalisme avec cette information, à laquelle lui apporte beaucoup de nuances.

Un recul pour une filière sur six

«L’évolution des effectifs varient selon les filières. C’est vrai que cette année, au lieu des 10 apprentis en première année, nous n’en avons que 6. Pour nous, c’est une nouveauté.» Cette diminution pourrait n’être que passagère. Un accident de parcours. Il faut un peu de recul pour savoir s’il s’agit d’une nouvelle tendance. Pour l’instant, il n’y a aucune explication rationnelle à cette fluctuation inédite. Le directeur apporte une autre nuance à cette situation: «il faut savoir que dans la filière agricole, il y a beaucoup d’apprentis, près de 30%, qui commencent en deuxième année, car ils sont au bénéfice d’une maturité ou d’un autre CFC.»

«L’école est pleine»

Si le directeur ne s’alarme pas, c’est aussi parce que les autres filières de l’école tournent à plein régime. L’école d’agriculture de Châteauneuf, malgré son nom, ne forme pas que des agriculteurs, qui sont, selon la définition officielle, des spécialistes des grandes cultures, des cultures fourragères et de l’élevage bovin, ovin ou caprin. L’institution propose six filières différentes, qui amènent toutes au certificat fédéral de capacité (CFC). En plus des agriculteurs, on retrouve à Châteauneuf les futurs viticulteurs, arboriculteurs, maraîchers, cavistes et paysagistes. «Pour l’ensemble des filières, nous avons 240 jeunes en formation. L’école est pleine. Depuis trois ans, les chiffres sont relativement stables à un niveau très élevé», se réjouit Guy Bianco. Il y a même dix apprentis cavistes en première année, ce qui constitue un record. Positif celui-là. Une satisfaction pour le secteur qui peine à former suffisamment de jeunes.

Il faudrait 40 apprentis supplémentaires

Paradoxalement, même si l’Ecole d’agriculture fait le plein d’élèves, Guy Bianco reconnaît qu’il n’y a pas suffisamment de jeunes pour assurer la relève. Ce constat général se teinte de fortes disparités régionales. Dans le Val d’Hérens, peu de jeunes se forment en agriculture, alors que dans la région d’Entremont, ils sont beaucoup plus nombreux. «On devrait avoir un peu plus d’apprentis dans toutes les filières», déclare le directeur. Difficile toutefois à quantifier ce manque. Guy Bianco finit par lâcher une estimation: «Une quarantaine de jeunes par année en plus, ce serait bien.»

 

Retrouvez notre dossier sur ce thème dans nos éditions du vendredi 17 mars.

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