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Froid en janvier, doux en février: en Valais comme en Suisse, la météo fait le grand écart

Janvier 2 degrés plus froid que la moyenne de ces 35 dernières années, février 3,5 degrés plus chaud: le thermomètre a joué les acrobates en ce début d’année marqué également par de très faibles précipitations.

01 mars 2017, 11:31
/ Màj. le 01 mars 2017 à 17:30
Comme la Suisse, le Valais a connu une longue période sans précipitations conséquentes.

+7.5 degrés à Sion. Sur une moyenne de température, le saut est énorme. Comme toute la Suisse, le Valais est passé du mois de janvier le plus froid depuis 30 ans à un mois de février exceptionnellement doux, avec un record de 21.2 degrés en ville de Sion le 23 février. Explications avec des spécialistes alors que l’hiver météorologique (1er décembre-28 février) a tiré sa révérence mardi soir… malgré ce que le retour de la neige peut laisser croire.

1.       Le mois de janvier le plus froid depuis 30 ans

En 1987, il avait fait en moyenne -2.3 à Sion, rappelle Frédéric Glassey, directeur de MeteoNews. "Un courant d’air froid plutôt humide venu de l’Arctique a amené la neige tant attendue, avant qu’une masse d’air très froid venu de Sibérie ne stagne durant douze jours." L’épisode a duré quinze jours, précise Martine Rebetez, professeure de climatologie appliquée à l’Université de Neuchâtel et climatologue à l’Institut fédéral de météorologie. "Un point positif, c’est que cette vague de froid a permis un brassage des eaux des lacs tels qu’on en avait peu connu depuis trente ans."

 

 

2.       Un mois de février 3.5 degrés au-dessus des normales

Si janvier a été globalement plus froid de 2 degrés par rapport à la moyenne de ces 35 dernières années, février a lui été plus chaud de 3.5 degrés. Avec, pour le Valais, un record de chaleur à Sion: il a fait 21.2 degrés dans la capitale jeudi dernier – le précédent record était de 19.8 degrés le 21 février 1998. "Un vent de sud-ouest a fait monter les températures de manière exceptionnelle pour un mois de février, mais il y a déjà eu des épisodes similaires dans les années 1990", précise Lionel Fontannaz, de MétéoSuisse.

3.       Grand écart: quelles conséquences ?

L’écart de température entre janvier et février est colossal: +7.5 degrés. "La transition a été assez rapide et le contraste peut surprendre", concède Frédéric Glassey. Lionel Fontannaz, lui, parle d’une différence "remarquable. Mais on peut retrouver cette variabilité dans le passé. En 1956, par exemple, on avait eu un mois de janvier doux et un mois de février qui fut l’un des plus froids du 20e siècle." Pour les météorologues consultés, ce yoyo n’a en effet rien d’extraordinaire dans un pays régulièrement ballottée par des entrées d’air polaire et tropical. "Ce qui caractérise notre climat alpin, c’est sa variabilité, particulièrement en hiver. Mais la plupart des gens ne sont pas conscients de cette variabilité."

Entre le 23 et le 24 février, la Suisse a encore connu un saut de températures, avec une chute d’une dizaines de degrés. Un nouvel écart qui peut expliquer, selon Frédéric Glassey, les vents tempétueux qui ont secoué le pays ces derniers jours. "Plus le vent est fort, plus il traduit  un écart de pression. On est en plein dans un courant perturbé, où viennent masses d’air froid et masse d’air chaud."

4.       Une sécheresse exceptionnelle

Un déficit de précipitations qui a atteint plus de 50% dans certaines régions de Suisse. Ce sont les estimations de Lionel Fontannaz lorsque l’on évoque l’épisode de sécheresse qui a sévi en Suisse. Un épisode "tout à fait exceptionnel", note Martine Rebetez, qui fait remonter les dernières précipitations importante… à mai-juin 2016, hormis des mois de juillet et novembre "dans la norme". "On a eu de longues périodes anticycloniques", explique Lionel Fontannaz, qui rappelle au passage les précipitations conséquentes de novembre, qui avaient amené la première neige. Et c’est bien le désir d’or blanc qui a rendu l’absence de précipitations plus visible. "Cela dit, pendant que le Valais se morfondait, il y a eu en Grèce ou dans le sud de l’Italie un hiver comme les gens n’en avaient jamais vu, note Frédéric Glassey. Les hautes et les basses pressions n’étaient simplement pas positionnées comme d’habitude."

 

 

Avec quelles conséquences? Le manque de neige, et des glaciers peu couverts, dit Martine Rebetez. "Il n’y a que 30-60% de l’enneigement habituel en montagne. C’est désolant." Autre victime – sans compter le redoux qui accèlère le processus de floraison des abricotiers, avec le risque de gel en mars et avril: la nappe phréatique. Les précipitations hivernales, dites "efficaces", sont extrêmement importantes car non soumises à l’évapotranspiration qui a cours durant l’été. Elles permettent dans leur quasi-totalité (80%) d’alimenter les nappes phréatiques.

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