Les élèves, enseignants et directeurs du secondaire 2 ont été remis à l’ordre par le Département de la formation, dirigé par Oskar Freysinger. Datée du 22 septembre, une lettre rappelle qu’ils ne peuvent pas s’exprimer dans les médias "pour toutes les affaires qui concernent l’école qu’ils dirigent et/ou le département sans l'autorisation express et préalable du chef de service, Jean-Marie Cleusix", selon une information dévoilée par la RTS jeudi.
Pour le chef du Département, cette lettre n'est en aucun cas une directive, "mais c'est simplement un rappel de l'article 4.5 existant dans le concept de communication de l'Etat du Valais décidé par le Conseil d'Etat en 2011. Donc, avant que je sois arrivé au sein du gouvernement!" Oskar Freysinger dit avoir voulu remettre les pendules à l'heure après des articles de presse où différents responsables d'établissements se sont exprimés ainsi que le chef de service, sans qu'il en soit informé. "Si une communication concerne mon département, je dois en être informé!", ajoute-t-il.
"Complètement disproportionnée!"
Du côté d'une grande partie des enseignants, c'est l'étonnement. "C'est une directive qui nous paraît complètement disproportionnée et d'ores et déjà, on va la contester pour conserver les droits de nos membres!", s'exclame Marylène Volpi, la président de la fédération des magistrats, enseignants et personnel de l'Etat.
Pétition lancée
La lettre a également immédiatement provoqué une vive réaction de Gaël Bourgeois, le président du PS du Valais romand. Le politicien a lancé une pétition en faveur de la liberté d’expression ce jeudi sur internet. «En quelques minutes à peine, j’avais déjà 17 personnes qui avaient signé la pétition ! », s’exclame-t-il. Gaël Bourgeois se dit «furax» par la directive du département d’Oskar Freysinger «d’autant plus qu’Oskar Freysinger avait beaucoup utilisé les médias dans la campagne de E2000 à l’époque. C’est donc se moquer du monde!», s’emporte le politicien.
Pour l'instant, cette pétition est un acte symbolique, reconnaît Gaël Bourgeois. Qui prendra cependant contact avec des spécialistes juridiques «pour voir si cette directive est juridiquement correcte. J’ai l’impression qu’on est une République bananière!».