L’initiative pour un Parlement indépendant des caisses-maladies vient d’être lancée. Elle demande de rendre incompatible un mandat aux Chambres fédérales et celui de membre d’un conseil d’une caisse-maladie.
L’origine des blocages
L’ancien président du Conseil national, le socialiste Stéphane Rossini est le seul Valaisan dans le comité d’initiative. Pour lui, un changement est nécessaire. «Les élus membres d’un conseil d’administration ont tendance à défendre les caisses qui les paient plutôt que l’intérêt général. La défense de ces intérêts particuliers provoque des blocages.» Mais pourquoi cibler les assurance maladie en particulier, puisque les représentants des lobbys sont nombreux à Berne? «Les caisses maladie assume un mandat public. Les membres de leurs conseils d’administration devraient être traités comme ceux de la Poste, des CFF ou du Parc national, qui eux ne peuvent siéger à Berne.»
Le seul Valaisan concerné
Le conseiller aux Etats Jean-René Fournier, membre du conseil d’administration de l’Helvetia, est le seul représentant de la délégation valaisanne qui pourrait être touché par cette initiative. «Je ne suis pas concerné, l’Helvetia n’est pas active dans l’assurance maladie.» Le site internet de l’assureur dit le contraire. Un téléphone à l’agence du Valais central aussi.
Concerné ou pas, Jean-René Fournier n’est pas favorable à cette initiative. «C’est une bêtise! Etre membre d’un conseil d’administration d’une assurance maladie est une source d’informations. Dans un système de milice, il faut que les élus soient en prise avec le terrain.» Il fait le parallèle avec d’autres corporations. «Faudrait-il interdire à tous les chasseurs de parler de la loi sur la chasse?»
Stéphane Rossini, chasseur comme son contradicteur, balaie cette comparaison. «Les chasseurs ne sont pas rémunérés pour défendre des intérêts particuliers!»
Lorsqu’on lui dit qu’un élu membre d’un tel conseil aura de la peine à voter contre les intérêts de son employeur, le conseiller aux Etats y consent. «Il faut renforcer les règles de récusation, surtout dans les commissions. Les membres d’un conseil d’administration devraient avoir droit de prendre part à la discussion, mais devraient sortir de la salle au moment du vote.»
Stéphane Rossini souligne le fait que les assureurs sont déjà entendus lors des consultations qui précèdent les révisions législatives qui les concernent.