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Cannabis légal: que risque-t-on en cas de contrôle en Valais?

Avec l’arrivée sur le marché suisse du cannabis à fumer légal faiblement dosé, comment la police va-t-elle pouvoir déterminer si le cannabis qui circule dans la rue est autorisé par la loi ? La justice prépare des directives, y compris pour les automobilistes qui risquent de passer systématiquement à l’hôpital pour une prise de sang.

25 mars 2017, 14:11
/ Màj. le 28 mars 2017 à 18:00
La fumette légale débarque en Valais.

«Je voudrais un paquet de cannabis, s’il vous plait, Madame.» S’il est désormais possible passer cette commande dans un kiosque ou un commerce, la vente de cannabis légal en Suisse ne va pas sans poser des problèmes, notamment au milieu de la prévention et aux forces de l’ordre.

 

Rappelons que l’allègement de la loi suisse autorise désormais la vente de ce type d’herbe à fumer faiblement dosée (moins de 1%) en tétrahydrocannabinol (THC). Comment vont pratiquer nos policiers pour savoir si le sachet d’herbe que porte sur lui un consommateur ne contrevient pas à la législation ?

 

>>A lire aussi: Ce qu'en dit l'Office fédéral de la santé publique

 

Comment différencier la drogue de ce cannabis ?

 

Moins d’effet donc, sinon aucun. Mais pour le reste, ce cannabis légal en vente dès 18 ans a la même odeur et le même aspect que la véritable beuh, connue jusqu’ici. «Je suis curieux de voir si la police nous embêtera si elle nous trouve avec un paquet acheté dans un kiosque», s’interroge un consommateur valaisan.

 

La question est légitime, car si le paquet est ouvert, comment être certain que si son propriétaire n’a pas remplacé l’herbe légale par du cannabis qui défonce. «Certains d’entre nous seront tentés d’y placer de l’herbe achetée sur le marché illégal pour tromper la police lors des contrôles», nous a confié un autre consommateur. Une pratique que craignent des policiers. Tout comme la justice.

 

Au ministère public valaisan chargé de réprimer la consommation de produits stupéfiants, on se penche actuellement sur la question. Des directives sont en train d’être préparées, avec le concours de la brigade des stupéfiants de la police cantonale.

 

Selon nos informations, si le paquet n’est plus scellé, son possesseur risque fort de voir son produit saisi et analysé en Valais. Un examen qui coûte assez cher.

Si la marchandise examinée s’avère illégale, le consommateur passera à la caisse, car il sera amendé et devra payer les frais d’analyse.

 

Dans le cas contraire en cas de test négatif, le propriétaire de l’herbe pourrait tout de même se voir adresser la facture, dans certaines circonstances ! On devrait en savoir plus dans quelques semaines.

 

Contrôles sur la route

 

Autre souci, la conduite d’un véhicule après avoir consommé cette herbe qui, si elle ne défonce pas, pourrait relaxer un peu trop au volant. Voire provoquer une certaine somnolence. Selon le procureur général valaisan Nicolas Dubuis, «tout conducteur qui sera trouvé au volant en possession de tels paquets de cannabis légal devra être soumis à un test à l’hôpital pour déterminer s’il se trouve en incapacité de conduire. Il s’agira d’analyser la concentration de THC ou d’autres substances dans son sang.»

 

>>A lire aussi: ce que dit le TCS sur les drogues et la conduite

 

Une publicité dans un kiosque valaisan au milieu des bonbons.

 

 

Risque de banalisation de la drogue ?

 

Côté prévention, ces produits ne seraient pas la panacée. Selon un procureur s’exprimant anonymement, «ces nouveaux produits ne vont pas arrêter le marché parallèle, car les consommateurs voudront encore du produit avec un fort taux de THC. On va juste banaliser le produit et compliquer la tâche des policiers.»

 

Directeur «prestations et développement» d’Addiction Valais, Ulrich Gerber fait un parallèle avec les alcopops. « Les études pour ces boissons ont démontré que c’était le cas. Pour le cannabis légal, il faudra investiguer. Car même s’il est interdit avant 18 ans, on sait que des adolescents parviennent à se procurer des marchandises prohibées à leur âge.»

 

Sans danger ?

 

Mais cette herbe est-elle sans danger ? «Tout en restant réalistes et ouverts, nous allons observer très attentivement si cette herbe pose des problèmes aux consommateurs en terme d’addiction», ajoute Ulrich Gerber. «Nos collaborateurs n’ont pas encore rapporté de tels cas, mais nous n’avons pas encore assez de recul face à ce nouveau phénomène».

 

>>A lire aussi: ce qu'en dit Swissmedic à propos des produits contenant du cannabidiol

 

Quant à l’aspect relaxant, voire thérapeutique de cette herbe légère, Ulrich Gerber pose cette question : «peut-on acheter du Temesta (ndlr : un anxiolytique) sans ordonnance ? Comme pour tout médicament, il me semble qu’une ordonnance médicale devrait être nécessaire. Il faudra rester attentif pour découvrir si des problèmes, notamment de somnolence, surviennent avec ces produits.»

 

>>Vous avez besoin d'aide? Lire aussi les conseils d'Addiction-Valais

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