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Association de défense des patients valaisans: Michel Ducrot passe la main. Interview

Après avoir créé et présidé pendant six ans l’association de défense des patients valaisans, l’avocat octodurien Michel Ducrot passe le témoin à son homologue Stéphane Veyat. Avant de s’en aller, il s’est prêté au jeu de l’interview bilan.

29 mai 2017, 10:44
/ Màj. le 29 mai 2017 à 19:00
Michel Ducrot revient sur les 6 ans d'activité de l'association de défense des patients valaisans.

Michel Ducrot est un avocat réputé en Valais. Il y a six ans, avec l’ancien conseiller d’Etat Serge Sierro, le professeur Jean-Claude Pont et le médecin Daniel Savioz, il a créé, en pleine polémique autour du RSV, l’association de défense des patients valaisans. En opposition à la politique hospitalière de l’époque.

Aujourd’hui, l’association est devenue un interlocuteur permanent des dirigeants de l’hôpital, traite une dizaine de cas lourds par année, mais reste encore persona non grata auprès du gouvernement selon son président. Après avoir réussi à renouveler le comité et la présidence, Michel Ducrot s’en va en espérant que l’association devienne encore plus connue des patients du canton.

Michel Ducrot, la création de l’ADPVal a été fait il y a six ans en période de crise. Aujourd’hui, pouvez-vous nous que ce n’est plus le cas ? 
Aujourd’hui, notre association est reconnue par l’Hôpital du Valais. Nous avons eu une première séance avec le nouveau président Dominique Arlettaz et une deuxième est agendée dans dix jours. Tout s’est normalisé. Il n’y a qu’auprès du Conseil d’Etat que nous sommes encore persona non grata. 

Pourquoi ? 
Alors que la nouvelle loi sur les établissements hospitaliers prévoit que les patients soient représentés au sein du conseil d’administration de l’Hôpital, ça n’est toujours pas le cas. Il faut dire que cet article de loi n’était pas voulu par le gouvernement, mais a passé à l’unanimité du Grand Conseil. On nous a juste proposé une place dans une commission de planification qui aujourd’hui n’a plus de compétences. En plus, le Conseil d’Etat posait une condition quant à la personne pouvant entrer en considération. Nous avons refusé cette proposition.

S’agit-il selon vous d’une sorte de défiance envers votre association ?
Disons plutôt qu’il y a d’autres critères plus prioritaires dans l’attribution de ce genre de postes comme le régionalisme, la politique ou le sexe. 

Qu’est-ce que ça apporterait aux patients une place d’administrateur à l’Hôpital ? 
Certainement une vision plus orientée clientèle. J’estime que le monde médical y est surreprésenté. J’ai été par exemple surpris que l’on reporte certaines opérations à Sion en raison d’un nombre important d’infirmières enceintes. Un administrateur représentant les patients aurait exigé que l’on prenne des mesures suffisamment tôt pour ne pas reporter des opérations à l’hôpital de Sion. Il y a d’autres service de chirurgie en Valais ! Par ailleurs, l’Adepeval aurait certainement jouer un rôle positif au sein de l’observatoire valaisan de la santé.

Votre association traite de combien de cas de patients par année ? 
Environ une dizaine de cas lourds avec une analyse médicale et une analyse juridique. Pour le reste, il s’agit d’affaires qui se règlent par un téléphone ou un rendez-vous.

Et combien finissent en procédure de justice ? 
Un ou deux par année soit parce que le patient ou la famille renonce ou parce la violation des règles de l’art n’est pas établie.

Il existe aussi la possibilité de dénoncer des cas au sein de l’Hôpital ?
Oui il y a des structures d’écoute. Mais les patients s’en méfient car les personnes qui interviennent font partie du personnel de l’hôpital alors que l’association est extérieure et reconnue comme sans complaisance.

En six ans, comment jugez-vous l’évolution de la qualité des soins des hôpitaux valaisans ?
On ne peut pas dire que tout va mieux, ni que tout va mal. Je dirais par contre que l’on doit encore améliorer la chirurgie viscérale suite aux différentes crises. Certains indicateurs de qualité ne correspondent pas encore au standard en la matière. 

Comment ?
En trouvant un très bon chef de service, mais cela est certainement difficile à trouver. 

Après six ans, vous avez trouvé un successeur, l’avocat Stéphane Veyat et un comité de cinq membres. Jusqu’à aujourd’hui, l’association reposait trop sur vos épaules ? 
Oui certainement trop. Les membres historiques du comité ont joué un rôle important en m’épaulant dans plusieurs domaines. Aujourd’hui avec de nouveaux membres il sera possible de mieux répartir la charge de travail.

Quel sera le principal défi de l’association ?
Etre encore plus connu du grand public, pour maintenir et augmenter le nombre de dossiers à traiter par année.

Justement, vos détracteurs disent que l’avocat Ducrot a profité des cas traités par l’association. Que leur répondez-vous ? 
Cela me fait sourire. J’ai effectivement été l’avocat d’un ou de deux patients. Les autres dossiers ont été traités par des confrères qui ont pu profiter du travail d’analyse de l’association. Ce travail est fourni gratuitement par les juristes du comité et des médecins conseil.

Votre démarche à la tête de l’ADPVal est intervenue après le décès de votre épouse. Est-ce que ces six années de présidence ont été pour vous une manière de lui rendre hommage ? 
Le décès de ma femme m’a fait comprendre les dysfonctionnements de l’hôpital de Sion qui prétendait être en mesure de prendre en charge des patients en matière de médecine hautement spécialisée. Il intervient aussi quelques mois avant que je m’occupe de la défense du docteur Daniel Savioz, licencié par l’Hôpital. Ces deux événements sont effectivement à la base de cette démarche qui a débouché sur la création d’une association aujourd’hui reconnue par le Grand Conseil, l’Hôpital du Valais et les patients.

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