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Affaire Yannick Buttet: le Valais reste sceptique après son retrait provisoire

Le pas de recul de Yannick Buttet pour se faire soigner ne convainc pas les responsables politiques valaisans.

04 déc. 2017, 14:58
/ Màj. le 04 déc. 2017 à 16:07
Yannick Buttet ne siégera pas à Berne pendant un certain temps.

Le conseiller national Yannick Buttet a annoncé lundi matin qu'il démissionnait de la vice-présidence du PDC suisse et qu'il se retirait provisoirement de ses fonctions au Conseil national et de président de la commune de Collombey-Muraz.

Cette annonce ne satisfait pas tous les partis valaisans.

>>A lire aussi: Yannick Buttet quitte provisoirement ses fonctions

Bien qu'il se fasse soigner

Plusieurs responsables politiques saluent la volonté de Yannick Buttet de se faire soigner. "Il y a quelque chose d'assez sage dans cette décision", déclare par exemple Raymond Borgeat, le président du Centre Gauche PCS, qui espère que ce n'est pas là qu'une action alibi. "Il reconnaît qu'il est malade, c'est un signe positif", ajoute René Constantin, le président du PLR.

Le coprésident de l'UDC Jérôme Desmeules n'est pas convaincu du tout par la démarche. Il y voit "une habile ligne de communication".

L'alcool n'est pas le seul problème

Par contre, plusieurs présidents de parti ne pensent pas que ce qui est reproché à Yannick Buttet se limite à un problème d'alcool. "Tous ceux qui ont bu un verre ne se comportent pas comme ça! Résumer le problème à l'alcool, c'est une nouvelle gifle adressée aux victimes", s'indigne Jérôme Desmeules. De l'autre côté de l'échiquier politique, la présidente du Parti socialiste Barbara Lanthemann va dans le même sens. Elle se dit sidérée: "Yannick Buttet fait comme si son seul problème était l'alcool. En définitive, la consommation d'alcool est un problème privé. Par contre, le vrai problème, c'est le comportement qu'il a vis-à-vis des femmes. En réduisant tout à l'alcool, il minimise la gravité du harcèlement."

La durée de l'absence

Tous les présidents de parti soulignent la perte qu'un siège vide à Berne représente pour la défense des intérêts du Valais. "C'est une voix de moins pour le Valais à Berne et une voix de moins dans des commissions importantes", résume René Constantin. Président des Verts, Jean-Pascal Fournier se montre même dubitatif face au caractère provisoire de l'absence: "ça risque d'être long". "Si le traitement dure six mois ou une année, est-ce que le Valais peut se permettre d'avoir un élu de moins à Berne pendant tout ce temps?", se demande Barbara Lanthemann.

Démission demandée

Le PS et l'UDC ont déjà demandé que Yannick Buttet démissionne. Ces deux partis persistent. "Il ne peut plus être crédible à Berne", estime Jérôme Desmeules.

René Constantin ne va pas jusqu'à une demande de démission, mais il "appelle le PDC à prendre conscience de sa responsabilité de maintenir une délégation à Berne, performante, véhiculant une image saine et positive du Valais."

De son côté, le Rassemblement Citoyen Valais n’accepte pas cette décision en demi-teinte. "Le Valais n'a pas à être pris en otage par une démission "temporaire" car notre canton sera privé d'un représentant sous la coupole fédérale, le système ne prévoyant pas de suppléance. La politique du siège vide n'est pas applicable, les intérêts du canton priment."

Le PDC explique la démarche

Cité par l'ATS, le président du PDC Serge Métrailler assure ne pas chercher à gagner du temps. Il déclare: "Je sens chez Yannick Buttet une volonté sincère. L'important selon moi est qu'il trouve des réponses aux vraies questions."

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