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Primes maladie 2018: les acteurs du système de santé et les politiques se renvoient la balle

La hausse des primes maladie pour l'année 2018 fait réagir dans les milieux politiques et de santé. La plupart des acteurs se renvoient la balle quant aux responsabilité de cette constante augmentation.

28 sept. 2017, 14:54
/ Màj. le 28 sept. 2017 à 17:42
Si les primes augmentent davantage (+4%) que les coûts de la santé (+3,8% en 2016), c'est notamment parce que certaines caisses doivent renflouer des réserves insuffisantes ou ont un besoin de rattrapage car leurs primes étaient fixées trop bas, a détaillé Alain Berset devant les médias à Berne.

Les réactions ont fusé de toutes part jeudi, aussitôt les primes 2018 de l'assurance maladie obligatoire publiées. Les acteurs du système de santé et les politiques se renvoient pour la plupart la balle, quant aux responsabilités de cette nouvelle hausse.

Santésuisse salue la "démarche prudente du Conseil fédéral qui a renoncé dans une large mesure à intégrer dans le calcul des primes les économies non encore avérées de son intervention dans le Tarmed". Il a pris au sérieux les doutes émis par les assureurs maladie lors de l’approbation des primes et a renoncé à les maintenir artificiellement basses, se réjouit la principale faîtière dans un communiqué.

Quelques minutes plus tôt devant les médias, Alain Berset a lui relevé l'effet positif de la révision de Tarmed, qui entrera en vigueur le 1er janvier et dont le gouvernement attend des économies de 470 millions de francs. "Nous avons demandé aux assureurs d'en tenir compte en fixant leurs primes", a-t-il dit. Il est difficile d'évaluer comment les assureurs ont pris en compte ce facteur, mais sans cet élément, la hausse aurait été de plus de 5%, selon lui.

 

 

Réserves par milliards

Le magazine des consommateurs Bon à Savoir conteste lui l'argument des réserves sous-dotées qui expliqueraient le quart de la hausse des primes 2018. Des caisses manquent en effet de réserves, mais d'autres en regorgent, selon un document de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) que le magazine a publié en ligne.

Les caisses cumulent ainsi des réserves excédentaires à fin 2017 qui dépassent les deux milliards de francs, soit 240 francs par habitant, écrit Bon à Savoir sur son site. D'après le magazine, l'initiative pour une liberté d'organisation des cantons, qui sera présentée vendredi et lancée mardi, permettra de régler définitivement cette question, en attendant un changement plus fondamental de système.

 

 

Côté consommateurs, on reproche aussi à l'OFSP de ne remplir qu'en partie ses devoirs de contrôle et d'application des lois. Selon des estimations de l'organisation de défense des consommateurs alémaniques, 20% à 30% de toutes les prestations médicales menées en Suisse seraient inutiles. Imputer ce fait aux seuls patients est un peu court. Outre les manquements de l'OFSP, il faut voir que derrière chaque traitement, il y a un médecin.

 

>> À lire aussi: Primes maladie: comment faire pour changer d'assurance?

 

Les médecins se défendent

Les médecins tiennent d'abord à relativiser la hausse des primes et des coûts en la mettant en regard de nombreuses études qui placent la Suisse parmi les pays au monde disposant du meilleur système de santé, tant par l'accès, que par la qualité et la prise en charge. Ce qui a un coût, admet la Fédération des médecins suisses (FMH).

Pour faire mieux, les médecins proposent l'introduction d'un financement uniforme de ces deux domaines, une mesure qui recèle un potentiel d'économies d'un milliard de francs par an. "Nous nous trouvons dans un cercle vicieux", renchérit l'Association des médecins indépendants (ASMI).

Etant donné que les cantons ne participent au financement des coûts que pour les soins stationnaires, la tendance, en soi souhaitable, en faveur de la médecine ambulatoire grève intégralement le montant des primes. Et l'ASMI d'envisager une initiative populaire pour demander un financement uniforme.

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