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Tabac: Philip Morris a empêché la publication d’une étude sur la dangerosité de l’IQOS, son «produit du futur»

Philip Morris a lancé il y a peu l’IQOS, un appareil qui chauffe le tabac au lieu de le brûler. S’il est présenté comme le «produit du futur», une enquête du Régional relève que ce nouveau mode de consommation pourrait être tout aussi nocif que le «traditionnel». Le cigarettier a d’ailleurs empêché, pendant plus d’une année, la publication d’une étude indépendante qui le confirme.

25 oct. 2018, 13:22
Philip Morris est parvenu à empêcher la publication dans la «Revue médicale suisse» d'une étude indépendante sur la dangerosité de l'IQOS.

Philip Morris cherche à endiguer la baisse des ventes de cigarettes. Pour ce faire, le cigarettier vient de lancer un nouveau produit réputé sans fumée, l’IQOS. Un acronyme – «I quit ordinary smoking», «j’arrête de fumer traditionnellement» – qui traduit les ambitions de la multinationale.

Cette dernière entend en effet enterrer les anciennes pratiques en proposant un dispositif où le tabac est chauffé et non plus brûlé. Cette différence permettrait, selon la firme, de réduire de 90% les agents chimiques et autres produits cancérigènes par rapport à une cigarette traditionnelle.

Pression sur les chercheurs

Reste qu’une enquête de l’hebdomadaire veveysan le Régional révèle que Philip Morris est parvenu à empêcher la publication dans la «Revue médicale suisse» d’une étude indépendante sur la dangerosité de l’IQOS pendant plus d’une année.

Cette recherche, qui paraîtra finalement à la fin du mois, est basée sur les données internes de Philip Morris. Elle assure que ce nouveau produit pourrait être aussi nocif pour les poumons et le système immunitaire que la cigarette traditionnelle. Des conclusions contestées par la multinationale.

Convaincre les soignants

Autre élément mis en lumière par le Régional, les opérations séductions opérées par l’entreprise auprès du corps médical. En effet, à l’occasion d’une formation continue organisée par la Clinique de l’œil de Berne en novembre prochain, elle présentera ce nouveau dispositif pendant 30 minutes.

L’objectif ? «Que les soignants prescrivent l’IQOS à leurs patients peinant à abandonner la clope. Bien plus rentable que de les voir arrêter ou, pire, choisir la vaporette (sans tabac), 95% moins nocive selon les experts», écrit l’hebdomadaire. De son côté, la Fédération suisse des médecins a condamné ce genre de pratique.

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