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Parlements: violences psychologiques contre 85% de femmes en Europe

En Europe, l'écrasante majorité des femmes élues ou qui travaillent dans les Parlements subissent des violences psychologiques. Dans la plupart des cas, il n'existe pas de structures adaptées pour qu'elles puissent s'exprimer à ce sujet.

16 oct. 2018, 11:39
Les femmes dans les Parlements en Europe sont 85% à avoir subi des violences psychologiques.

Les femmes dans les Parlements en Europe sont 85% à avoir subi des violences psychologiques. Celles de moins de 40 ans sont les plus exposées à du harcèlement, selon une étude dévoilée mardi à Genève.

Parmi les autres indications, le personnel parlementaire féminin est davantage victime de violences sexuelles que les parlementaires elles-mêmes, à 40,5% contre 25%. Dans près de 70% des cas, les responsables étaient des hommes.

La plupart des Parlements ne bénéficient pas de mécanismes adaptés pour que les femmes s'expriment, conclut cette étude révélée pendant l'Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP). Or, moins d'un quart des élues et seulement 6% du personnel parlementaire affecté ont fait part de leur situation. En Suisse, le Parlement fédéral a lancé il y a quelques mois un organe consultatif expérimental.

"Le problème du harcèlement sexuel dans les législatifs est même pire que ce que nous pensions", insiste la présidente de l'organisation et sénatrice mexicaine Gabriela Cuevas. Et de dénoncer l'impact sur la liberté d'action des femmes parlementaires.

De son côté, la conseillère aux Etats Liliane Maury Pasquier (PS/GE) a relevé que l'étude "reflète une triste réalité" qui n'épargne pas le monde politique. "Tant que l'inégalité entre les femmes et les hommes persiste, aucune femme n’est à l'abri de la violence et du harcèlement", dit-elle. Et d'ajouter également que des instruments juridiques internationaux existent face à ces violations, y compris dans les Parlements.

Appel à un mécanisme

Etablie après des entretiens avec 123 femmes de 45 pays européens, l'étude confirme les résultats d'un rapport mondial de l'UIP en 2016 avec un volume de parlementaires interrogées toutefois alors plus restreint. Au total, 47% ont reçu des menaces de mort, de viol ou de coups et 68% ont été victimes de déclaration sexistes. Un quart a subi des violences sexuelles. Parmi tous les harcèlements, 58% ont eu lieu sur les réseaux sociaux.

Et les moins de 40 ans sont particulièrement exposées. Plus de trois quarts d'entre elles ont été confrontées à des abus dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Elles sont plus d'un tiers à avoir été harcelée sexuellement. Les responsables sont des opposants, des collègues du même parti ou des citoyens ordinaires.

Le secrétaire général de l'UIP Martin Chungong appelle à une "action urgente pour lancer des mécanismes pour protéger toutes les femmes" qui oeuvrent dans les Parlements. Des sanctions doivent être décidées contre les responsables, dit le rapport.

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