«Si mon projet est retenu par le Conseil européen de la recherche (CER), je vais me retrouver face à un dilemme: accepter le financement et devoir quitter la Suisse pour m’affilier à une haute école européenne ou renoncer et recevoir un subside de la Confédération. Dans ce cas, mon projet serait exclu du réseau de recherche européen.»
Sophie*, professeure assistante en biologie à l’Université de Lausanne (UNIL), n’a pas eu de chance avec le calendrier. «Juste avant l’abandon des négociations sur l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne, j’avais soumis une demande de subside de 1,5 million d’euros au CER pour un projet appelé à durer cinq ans.» Depuis la décision du Conseil fédéral en mai dernier, la Suisse est désormais considérée par Bruxelles comme un Etat tiers (et non associé) au sein du programme-cadre de recherche et innovation «Horizon Europe» (2021-2027). Conséquence: elle est exclue des financements européens....