L'UE va durcir d'ici la fin 2019 sa législation sur les armes à feu. Cela en vertu d'un texte approuvé mardi par le Parlement européen, qui interdit notamment certaines armes semi-automatiques pour les civils.
Le texte, qui a déjà fait l'objet d'un accord avec les Etats membres, vise à "empêcher et limiter l'accès aux armes des criminels et des terroristes ", a résumé devant le Parlement le commissaire chargé de la sécurité, Julian King.
Mais il ne s'agit pas pour autant d'empêcher les amateurs de tirs de loisir de "profiter de leur passe-temps", a-t-il ajouté.
Il faut "s'attaquer au commerce d'armes illégales, mais également renforcer le contrôle des armes à feu détenues légalement", a déclaré M. King au sujet de ces nouvelles règles, dont le champ a été étendu aux collectionneurs.
Failles dans l'actuelle directive
L'actuelle directive sur les armes à feu, qui date de 1991, "comporte des failles de sécurité importantes", selon le commissaire. "Ainsi, nous savons que certaines des armes à feu qui ont été utilisées dans les attaques à Charlie Hebdo", à Paris en janvier 2015, "étaient des armes acoustiques", non encadrées par l'actuelle législation, et "qui ont été transformées en armes létales".
"De même, certaines armes automatiques transformées en semi automatiques, autorisées par la directive actuelle, peuvent, avec un peu d'expérience et des outils disponibles sur l'internet, être reconverties en armes automatiques", a-t-il encore expliqué.
Cette réforme doit aussi permettre d'améliorer l'échange d'informations entre pays - par exemple sur les refus d'accorder un permis de port d'armes à un individu - et d'améliorer la traçabilité, notamment via un système de marquage des pièces principales qui les composent.
Et en Suisse?
La nouvelle a fait du bruit, ce mardi après-midi, en Suisse, où, si cette nouvelle réglementation était acceptée, elle devrait être mise en oeuvre dans un délai de deux ans. Nos confrères du Blick ont contacté l'Office fédéral de la police, où l'on confirme que de nouvelles limitations seront imposées aux Helvètes qui ont gardé leur fusil d'assaut après le service militaire, par exemple. Le chargeur ne pourra plus contenir que 10 cartouches au lieu de 20 et tous les possesseurs devront être inscrits dans un registre à créer.
Un registre que le peuple suisse a largement refusé en 2011, rappelle Swiss Shooting Association qui fédère les tireurs sportifs du pays. La faîtière brandit même la menace d'un référendum pour demander la sortie de l'Espace Schengen.