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L'avenir de la race franches-montagnes se présente à Glovelier (JU)

L'avenir de l'unique race de chevaux indigènes de Suisse se présente vendredi et samedi à Glovelier, au carrefour des trois districts du canton du Jura. Soixante-quatre candidats-étalons franches-montagnes participent.

10 janv. 2013, 07:14
Un candidat-étalon de l'année passée.

Si le Marché-Concours de Saignelégier (JU), en août, est l'événement annuel pour le grand public, le rendez-vous de début janvier à Glovelier est déterminant pour les éleveurs de chevaux franches-montagnes. C'est là que se joue en partie l'avenir de la race. Les soixante-quatre candidats-étalonsseront départagés par un jury formé de trois experts.

Cette année, malgré la difficile conjoncture, la situation s'annonce plutôt bien sous l'angle de l'élevage. Ainsi seul un candidat-étalon de moins que l'an passé sera présenté, mais surtout neuf des onze lignées de franches-montagnes encore existantes seront au rendez-vous, donnant par là des garanties contre les risques de consanguinité et pour le maintien de la diversité de la race.
 
Dix cantons représentés: un record
 
Cette diversité se remarque aussi dans la provenance des propriétaires. Certes, le berceau de la race (Jura et Jura bernois) continue de proposer près des deux tiers des candidats. Mais jamais encore autant d'autres cantons - dix - n'auront été représentés, par 20 chevaux en l'occurrence.
 
La tendance des dernières années à une plus grande diversité se poursuit donc, écrit dans un communiqué la Fédération suisse d'élevage du cheval de la race des Franches-Montagnes. Cela d'autant plus que trois spécimens proviendront de l'étranger, de France et d'Allemagne.
 
Cinq chevaux de plus étaient inscrits mais n'ont pas été admis à la sélection car porteurs de la fibrose hépatique de Caroli (FHC). La maladie est cependant "sous contrôle", a assuré Stéphane Klopfenstein, gérant de la fédération. La lignée (E) la plus touchée par la FHC comptera d'ailleurs neuf représentants, 24 au total étant issus des lignées les plus menacées, ce qui est aussi encourageant.
 
Jusqu'à 2000 visiteurs
 
Mille à 2000 personnes devraient participer à la présentation à Glovelier: des éleveurs avant tout, mais aussi des acheteurs potentiels et un public averti. A son terme, les meilleurs chevaux partiront réaliser des tests en station à Avenches (VD). Durant quarante jours, ils seront amenés à montrer leurs capacités à l'attelage et sous la selle. Ils feront aussi l'objet de toute une série d'examens sanitaires.
 
Ce n'est qu'ensuite que ces jeunes mâles recevront officiellement le droit de procréer pour perpétuer la race. Quelque 3000 juments poulinières, dont le tiers dans le berceau de la race, attendent leur semence, quelque 2300 poulains devant ensuite naître chaque année pour maintenir le cheptel à un total de quelque 20'000 individus.
 
Si l'élevage du franches-montagnes est une passion et un hobby avant tout, il n'en demeure pas moins aussi une activité économique. A ce niveau, le combat est de tous les instants et les autorités fédérales soufflent le chaud et le froid.
 
Avancées et reculs
 
En réponse aux souhaits exprimés par les éleveurs directement au ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann lors du dernier Marché-Concours, Berne a fait quelques gestes. La prime pour jument passera ainsi de 400 à 500 francs dès 2014. C'est mieux que rien mais loin du compte, a commenté M.Klopfenstein, sachant que 800 francs étaient demandés.
 
Autre avancée partielle, l'obligation pour tout importateur de chevaux de lier la moitié de son contingent autorisé à l'achat de chevaux indigènes. "Une mesure efficace", selon le gérant de la fédération.
 
Des promesses existent aussi en vue d'une participation financière fédérale à la promotion sur le marché suisse du cheval franches-montagnes. Un projet est en cours de discussion avec l'Office fédéral de l'agriculture, a dit à M.Klopfenstein.
 
Toutes ces mesures, certes favorables, compensent cependant à peine la suppression prévue dans le projet de politique agricole 2014-17 de la prime liée à la consommation de fourrage grossier. Les éleveurs regrettent que le Parlement ait renoncé à créer des exceptions, notamment pour les vaches d'Hérens et le cheval des Franches-Montagnes.
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