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Fribourg: création d'une nouvelle aire d'accueil officielle pour les gens du voyage

A Fribourg, dans le prolongement d'une aire de repos entre Châtel-Saint-Denis et Bulle, une nouvelle place d'accueil officielle pour les gens du voyage a été créée. Des bornes d'eau, de l'électricité et des toilettes sont mis à disposition. Le projet a duré dix ans avant de voir le jour. Il a coûté 2,5 millions de francs.

12 juil. 2017, 18:52
Le séjour est limité à une semaine et une taxe de 20 CHF par jour et par caravane sera perçue.

Il y a une nouvelle place d'accueil officielle pour les gens du voyage en Suisse romande, dans le canton de Fribourg: l'aire de La Joux-des-Ponts ouvre jeudi. Elle est située dans le prolongement d'une aire de repos de l'autoroute A12 entre Châtel-Saint-Denis et Bulle.

Le site se trouve près de Vaulruz en Gruyère, du côté Alpes de l'autoroute direction Fribourg. Une surface de plus de 4000 m2 peut accueillir 40 caravanes de mars à octobre. Elle dispose de bornes d'eau et d'électricité, ainsi que de toilettes.

L'accès n'est possible que par l'autoroute. Cela permet un contrôle plus efficace des arrivées et des départs par la police cantonale, ont expliqué mercredi les autorités en présentant les lieux à la presse.

Dédiée aux gens du voyage l'été, la surface sera réservée aux poids lourds de novembre à février. Les camionneurs disposeront ainsi de plusieurs dizaines de places, avec celles qui seront bientôt disponibles aussi sur l'aire de repos de l'autre côté de l'autoroute.

Il aura fallu près d'une décennie pour boucler ce projet d'aire multifonctionnelle proposé par le canton de Fribourg. Sa construction a duré une année et coûté 2,5 millions de francs. Le canton de Fribourg a payé 700'000 francs et la Confédération le reste. Le canton est chargé de la gestion du site de mars à octobre.

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20 francs par jour

Les autorités feront un bilan dans six mois. Elles veulent proposer de bonnes conditions de séjour et espèrent parallèlement voir diminuer les installations de caravanes ailleurs dans le canton. Les séjours en d'autres endroits restent toutefois autorisés, pour autant qu'ils aient lieu avec l'accord des propriétaires de terrains, a dit le conseiller d'Etat Maurice Ropraz.

Chaque séjour est limité à une semaine pour permettre un tournus. Il n'est pas possible de réserver. Le prix est de 20 francs par jour et par caravane. Dorénavant, ce tarif sera valable aussi pour toutes les installations ailleurs dans le canton.

L'aire est ouverte à tous les gens du voyage, sans distinction. Mais elle sera probablement occupée surtout par des groupes étrangers. Ils devront annoncer leur arrivée en téléphonant à la police, via la centrale à Granges-Paccot ou via le poste de Vaulruz.

Deux toilettes pour 40 caravanes

Des policiers seront sur place lors de chaque entrée et sortie pour ouvrir le portail et procéder aux formalités et aux contrôles. Une caméra de surveillance est postée à l'entrée. Une clôture métallique de deux mètres de hauteur encercle le site.

Andreas Geringer, médiateur de l'Association suisse des Sinti et Roma, est venu assister à la présentation du site. Il regrette les symboles un peu crispants que créent la clôture et l'encadrement policier. Et les quatre bornes d'eau et quatre bornes d'électricité paraissent insuffisantes pour quarante caravanes. Sans parler d'un unique bloc de deux WC pour hommes et femmes, sans portes.

En France, certaines aires sont beaucoup mieux aménagées et coûtent moins de 10 euros par jour, fait remarquer M. Geringer. Le prix pourrait ne pas convaincre certains groupes d'utiliser cette place plutôt que des sites non officiels.

Très attendue

Mais Andreas Geringer est cependant très content qu'il y ait une nouvelle aire, et il diffusera l'information dans les milieux concernés. Il déplore à cet égard un manque de communication de la part des autorités cantonales.

Cette aire est attendue dans les milieux concernés, note pour sa part André Progin, chef de la police pour le sud du canton. Il se dit persuadé qu'une quarantaine de caravanes seront là dès jeudi. L'aire la plus proche, à Rennaz (VD), affiche complet.

Le canton n'a en revanche toujours pas de solution à proposer pour les Yéniches, qui manquent de place. Deux ou trois pistes sont à l'étude, indique le conseiller d'Etat Jean-François Steiert, en charge de l'aménagement, de l'environnement et des constructions. Et d'ajouter que cela prendra encore plusieurs années.

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