Les raisons du déraillement du train Eurocity, mercredi à Lucerne, sont encore inconnues. L'accident relance toutefois la polémique sur les trains pendulaires de type ETR 610, régulièrement sujets à problèmes. Les CFF veulent améliorer leur fiabilité d'ici à la fin 2018 pour 13 millions de francs.
Le convoi accidenté mercredi est le deuxième exemplaire issu de la série fabriquée en 2007 par le groupe Alstom en Italie. Cette série avait succédé aux ETR 470 rendus célèbres par leurs pannes à répétition sous la bannière de l'ex-société italo-suisse Cisalpino.
Dernier cas en janvier
Il y a deux mois, un ETR 610 est resté bloqué dans le tunnel du Lötschberg, suite à un problème technique. Les 350 passagers du train Bâle-Milan ont dû changer de train dans la galerie. La ligne avait été bloquée durant deux heures et demie.
L'ETR 610 connaît des problèmes récurrents de propulsion et du système d'inclinaison, qui entraînent de nombreux retards sur l'axe du Gothard. Les CFF détiennent 19 trains de ce type. La compagnie transalpine Trenitalia en possède sept, dont celui qui a déraillé. Tous circulent sur les axes du Gothard et du Simplon.
Des travaux seront effectués sur les 19 compositions des CFF pour les améliorer. Sept trains de la première série seront en outre soumis à une grande révision en Italie pour un coût de 80 millions de francs.
"Pas plus fiables que les précédents"
Selon Pro Rail, les ETR 610 ne sont pas plus fiables que les ETR 470. Malgré l'intervention de l'association des usagers suisses du rail auprès des CFF, la compagnie a malgré tout passé commande supplémentaire auprès du même fournisseur, déplore Kurt Schreiber, président de Pro Rail.
Les ETR 610 sont composés de sept wagons voyageurs et d'automotrices bi-directionnelles. Homologués dans trois pays, ils peuvent transporter 430 personnes à une vitesse maximale de 250 km/h. Chaque exemplaire coûte 30 millions de francs.