Le Département de science politique de l’Université de Zurich et le Centre pour la démocratie, à Aarau, lancent un programme interdisciplinaire sur les liens entre démocratie directe et le populisme. Une question plus que jamais d’actualité, à l’heure où des partis d’extrême droite connaissent un succès grandissant dans plusieurs pays européens. Les explications du professeur Tarik Abou-Chadi, qui codirigera ce projet.
La démocratie directe peut-elle servir d’antidote au populisme de droite?
Institutionnellement, la démocratie directe devrait être un antidote au populisme. Le noyau du populisme est de prétendre qu’il y a le peuple «pur», en bas, contre une élite corrompue, en haut. Le «peuple pur» est défini différemment. Dans le populisme de droite, la composante ethnique est forte. A gauche, la différence de classes est prédominante. Mais tous prétendent que les élites ignorent le peuple. En tant qu’institution, la démocratie directe devrait donc pouvoir fonctionner comme antidote, puisque l’élite...