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Asile: les enfants souvent oubliés en Suisse romande

En Suisse romande, les intérêts des enfants sont souvent oubliés par la politique migratoire. Une étude de l'Observatoire romand tire la sonnette d'alarme.

21 nov. 2016, 13:19
Les intérêts des enfants sont trop peu pris en considération.

Selon l'Observatoire romand du droit d'asile (ODAE romand), les enfants sont souvent perdants en matière d'asile en Suisse, alors qu'ils devraient bénéficier d'une protection accrue. L'ODAE a publié lundi son 8e rapport d'observation consacré notamment à ce problème.

Les intérêts des enfants sont trop peu pris en considération, a regretté Mélissa Llorens, la coordinatrice de l'ODAE romand. Certains jeunes sans statut légal, qui ont passé une grande partie de leur vie en Suisse, voient leur demande de régularisation refusée, car leurs parents émargent à l'assistance sociale.

Pas responsables

Les enfants ne sont pourtant pas responsables du choix migratoire de leurs parents, a souligné Mme Llorens. Ils doivent toutefois fréquemment en subir les conséquences. Au lieu d'obtenir le droit de rester en Suisse, même seul, ils sont renvoyés avec leurs proches dans un pays qui peut dans certains cas leur être totalement inconnu.

Les mineurs non accompagnés, dont le nombre a fortement augmenté dernièrement en Suisse, connaissent aussi leur lot de difficultés. Leurs conditions d'encadrement varient d'un lieu à l'autre et il existe une véritable inégalité de traitement, a souligné Mme Llorens. Des foyers manquent par exemple d'éducateurs.

Désespoir

Cette absence d'adultes référents peut avoir des conséquences dramatiques. Dans le canton de Vaud, sept enfants ont ainsi tenté de se suicider, a rappelé l'ancien juge du canton du Valais Jean Zermatten, spécialiste des droits de l'enfant. Selon ce dernier, la détention de mineurs entre 15 et 18 ans est aussi très problématique.

L'ignorance des intérêts des enfants dans les procédures d'asile peut avoir des effets dévastateurs sur le développement de ces jeunes, a souligné Mme Llorens. "Nous n'écoutons pas assez l'enfant et nous ne tenons pas assez compte de ce qu'il a à dire", a conclu M.Zermatten.

L'ODEA romand a fait ses constats à partir de cas réels relevés dans les cantons romands. La structure s'appuie sur une centaine de correspondants. L'ODEA romand a été fondé en 2008. Il tente d'apporter un éclairage sur les conséquences humaines de l'application des lois sur l'asile et sur les étrangers.

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