Après 100 mois à la tête de l'armée, son commandant de corps André Blattmann a transmis jeudi à Morat les "clés" à son successeur, le divisionnaire Philippe Rebord. Le Valaisan entrera officiellement en fonction le 1er janvier prochain.
André Blattmann a remis l'étendard de l'armée suisse au ministre de la défense Guy Parmelin, qui l'a confié à Philippe Rebord. Faisant le parallèle avec une relève de la garde, le conseiller fédéral a souligné qu'il s'agit bien d'un changement d'homme, mais dans la continuité.
"Si la route est tracée, elle n'est pas construite et pavée pour autant, cela sera à vous de le faire, au quotidien", a déclaré Guy Parmelin en s'adressant au nouveau chef de l'armée Philippe Rebord.
Tâche pas facile
Et le ministre de la défense de lui assurer, selon son allocution écrite, que sa tâche ne sera pas facile, trois défis principaux attendant le nouveau commandant de l'armée. "Continuer d'assurer la préparation nécessaire et suffisante de l'armée pour gagner face à des menaces et dangers toujours plus complexes" reste bien sûr le premier objectif.
Guy Parmelin a cité deux autres défis. "Mettre en place le projet de développement de l'armée (DEVA), en combattant l'inertie et les doutes qui peuvent apparaître", a-t-il dit. Et enfin se "battre avec et pour les ressources, qu'elles soient financières ou humaines, sans quoi l'énergie nécessaire pour aller de l'avant s'épuisera rapidement".
Des morceaux épars
Se tournant vers André Blattmann, Guy Parmelin a relevé qu'il n'a pas eu la tâche facile lors de ses huit années et quatre mois à la tête de l'armée. "Et qu'on ne vienne pas me dire ici qu'être chef militaire en temps de paix est plus facile qu'en temps de guerre", a-t-il imagé non sans citer quelques exemples.
"Vous avez dû rassembler les morceaux épars d'une Armée XXI qui n'avait pas pu démarrer correctement, faute de moyens, et vous avez su en faire malgré tout un instrument crédible", a affirmé le ministre à l'adresse du retraité. Puis, tout en gérant, expliquant, convaincant, André Blattmann a "réussi à mettre en mains du pouvoir politique une conception cohérente du futur de notre Armée", le projet DEVA, a ajouté Guy Parmelin.