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Amiante: les CFF font d'une pierre deux coups en vendant 25 vieux wagons

Les CFF ont vendu 25 wagons contenant de l'amiante à une compagnie tchèque. Ils se débarrassent ainsi du problème d'assainissement et empochent au passage un million de francs.

24 oct. 2016, 09:59
/ Màj. le 24 oct. 2016 à 10:02
Jusqu'en 2010, les CFF ont systématiquement désamianté l'ensemble de leur matériel roulant ou mis de manière ciblée les voitures contenant de l'amiante à la casse.

Les CFF ont vendu 25 wagons à la compagnie ferroviaire tchèque RegioJet. Encaissant un million de francs lors de l'opération, ils ont également pu se débarrasser d'un autre problème: les voitures concernées contenaient de l'amiante et devaient être assainies.

La joie suscitée par cette affaire est indéniable à l'interne chez les CFF, comme le montre un "tweet" d'un collaborateur sur le sujet: "Les CFF ont pu vendre une petite série de wagons chargés d'amiante. C'est bien ainsi."

Les CFF s'exposent au soupçon d'avoir simplement "exporté" un désagréable problème. Mais ils ne l'entendent pas de cette oreille. Au contraire, ils "prennent très au sérieux la responsabilité liée à l'amiante. Les assainissements et traitements effectués jusqu'ici l'ont montré", indique le centre de presse de l'ex-régie fédérale, contacté par l'ats.

"Comme nous l'avons déjà annoncé en juillet 2016, il s'agit d'amiante aggloméré présent en faible quantité, qui ne peut être ôté que par un travail de ponçage, comme par exemple en cas d'assainissement de la rouille. Cela ne constitue pas et n'a jamais constitué un danger pour les passagers", écrivent les CFF.

Seul un cercle fermé était au courant que l'ex-régie a informé de cette transaction avec RegioJet juste pendant les vacances d'été. Un communiqué de presse à ce sujet n'a été envoyé qu'à la presse spécialisée et est passé inaperçu pour la majorité des journalistes.

Le Syndicat du personnel des transports (SEV) n'en a lui-même rien su. Confronté à l'opération de vente par l'ats, le vice-président du SEV en charge des CFF Manuel Avallone indique que "le cas concret ne nous était pas connu".

"Moralement condamnable"

"La transaction a dû être effectuée correctement du point de vue juridique", selon M. Avallone. "Mais, d'un point de vue moral, on peut reprocher le fait d'avoir simplement vendu à l'étranger des wagons contenant de l'amiante", ajoute-t-il. Cela suscite à tout le moins des questions éthiques et morales.

Précautions des CFF

Les CFF ont assuré leurs arrières par contrat. Dans le document de vente, le nouveau propriétaire RegioJet s'est engagé à faire assainir les wagons dans une entreprise reconnue par l'Union européenne et à le signaler aux CFF et à l'OFEV.

Pour Manuel Avallone, c'est difficilement compréhensible, car les CFF sont les mieux placés pour savoir comment l'on traite ce problème. Ils auraient pu eux-mêmes mettre les wagons aux normes. La compagnie tchèque se chargera du désamiantage convenu, "mais à quelles conditions? C'est là la question décisive", conclut le vice-président du SEV.

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