Le rêve est à nouveau permis pour l'équipe de Suisse de Fed Cup. Qualifiée pour les demi-finales à la faveur de son succès 3-1 devant la France à Palexpo, la formation de Heinz Günthardt peut d'ores et déjà regarder plus loin que sa rencontre de Minsk face à la Biélorussie les 22 et 23 avril prochains.
#emotions pic.twitter.com/1OvyN5q92f
— Swiss Tennis (@swiss_tennis) 12 février 2017
Face à une équipe qui n'alignera aucune joueuse du top 100 de la WTA, la Suisse ne fera pas face à un réel péril. Heinz Günthardt et ses joueuses peuvent donc déjà noter dans leur agenda les dates des 11 et 12 novembre, celles de la finale qui pourrait les opposer aux Etats-Unis ou à la République tchèque, tenante du titre.
Une grande leader
Cet optimisme peut-être un brin excessif s'explique par la performance de choix livrée par Timea Bacsinszky lors de ce quart de finale. Victorieuse 7-5 6-4 d'Alizé Cornet samedi et 7-6 4-6 7-5 de Kristina Mladenovic dimanche après un marathon de 3h17, la Lausannoise s'est comportée comme une grande leader. Elle a témoigné de la même verve qu'il y a deux ans en Pologne où elle avait, pratiquement à elle seule, damé le pion aux soeurs Radwanska.
Elle doit ses deux victoires à ses qualités de battante en premier lieu et à son revers magnifique. Les Français ajouteront un troisième facteur, la malice dont elle a témoigné selon eux pour que deux incidents de jeu - une piqûre de guêpe le samedi et une chute au troisième set le dimanche - lui offrent la possibilité de s'accorder deux longs breaks pour bien reprendre ses esprits. Mais le courroux de Kristina Mladenovic, dû essentiellement à la frustration d'une défaite qu'elle n'attendait sans doute pas, ne doit pas faire oublier l'essentiel: quand son père ne rode pas dans les parages du stade comme l'an dernier à Lucerne, Timea Bacsinszky est une très grande joueuse de Fed Cup. Comme Stan Wawrinka lors de la finale de Lille en 2014, jouer pour le drapeau la transcende. Encore plus lorsque l'adversaire de l'autre côté du filet a comme emblème le coq.
SWITZERLAND WINS!!! @BelindaBencic defeats #Parmentier 63 64 and will travel to in the #FedCup semifinals in April! pic.twitter.com/EPdvtfaWNJ
— Fed Cup (@FedCup) 12 février 2017
Le tournant de ce quart de finale fut bien le duel des deux no 1 dimanche entre Timea Bacsinszky et Kristina Mladenovic. Impressionnante la veille contre Belinda Bencic qu'elle avait battue 6-3 6-4, la Française s'est retrouvée très vite contrainte de jouer un coup de plus face à l'excellence du jeu défensif de la Vaudoise. Timea Bacsinszky a su amener à deux reprises son adversaire au point de rupture, au jeu décisif du premier set que Mladenovic perdait sur trois erreurs directes sur les trois derniers points et à 6-5 au troisième set pour le dernier break de la partie. Lors de ce jeu, la Française a été désarmée par la fougue d'une Timea Bacsinszky qui avait certainement oublié qu'elle jouait déjà depuis plus de trois heures.
Un choix qui n'a pas été payant
Mené 2-1, Yannick Noah a tenté un drôle coup de poker. Le capitaine des Bleues a lancé Pauline Parmentier dans la bataille face à Belinda Bencic alors qu'Alizé Cornet n'avait de loin pas démérité samedi. "Etonnée" par ce choix, Belinda Bencic a livré la marchandise. La Saint-Galloise s'est imposée 6-3 6-4 contre une adversaire longtemps paralysée par l'enjeu. Elle a su imposer son registre bien plus étoffé pour signer une victoire qui peut "lancer" son année. Une victoire qui tombe à pic pour une joueuse qui ne sera plus classée lundi dans le top 100 de la WTA. Gagner le point décisif d'une telle rencontre peut agir comme un déclic dans sa tête après avoir connu ces douze derniers mois une véritable descente aux enfers.