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Athlétisme: Flavien Antille va prochainement prendre sa retraite

Une année après Clélia Rard-Reuse, Flavien Antille quittera le sport de haut niveau en fin de saison. Rencontre avec l'une des figures de l'athlétisme valaisan de la dernière décennie.

08 juin 2017, 22:05
/ Màj. le 09 juin 2017 à 18:00
Double champion de Suisse de décathlon, Flavien Antille mettra un terme à sa carrière à la fin de l'été.

«Altius, Ciltius, Fortius». Le précepte n’a jamais pris autant de sens lorsqu’il est pratiqué avec assiduité par Flavien Antille. Le Martignerain saute aussi haut qu’il court vite et lance fort son disque. Logique lorsque l’on est un décathlonien. A l’aise depuis tout jeune dans l’ensemble des disciplines de l’athlétisme, il n’a jamais su choisir. «Ce qui me plaît, c’est la diversité. J’aurais pu faire uniquement de la longueur, j’avais le profil adéquat, mais je n’étais pas assez rapide», confie le double champion suisse de décathlon qui reconnaît avoir toujours eu un peu peur de s’ennuyer. «J’ai besoin de faire plein de choses différentes.»

 

 

Et c'est parti pour les interclubs. Go les Valaisans #CSI #SVM #athlévalais #valaiswallis #lafamille

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Amoureux de sport, Flavien Antille est un touche-à-tout. Lorsqu’il ne se trouve pas à l’entraînement sur le tartan ou en salle, il enfourche son vélo, il part à la pêche, marche en montagne ou il prend place dans les gradins des stades valaisans. De la patinoire du Forum aux salles de Reposieux et de Bresse, il soutient assidûment Red Ice, Monthey et Hélios. S’il se rend moins à Tourbillon, il s’enquiert des résultats du FC Sion. «Je suis un mordu», reconnaît-il lui qui a pratiqué plus jeune le ski de compétition en parallèle de l’athlétisme.

 

Son interview-selfie l'année dernière au micro de nos confrères de Canal 9:

 

Aussi doué sur la neige que sur l’anneau d’athlétisme, il a privilégié les débardeurs légers et les pointes à la combinaison gruyère et aux gros souliers. En plus d’être un sport cher, il considérait «mafieux» l’environnement alpin. «J’avais l’impression que dans le ski ceux qui avaient de l’argent avaient la priorité. Je me sentais plus à l’aise dans l’athlétisme et il y régnait une meilleure ambiance.»

Des trophées et des coups de gueule

Quinze ans plus tard, Flavien Antille a décidé de prendre du recul sur sa carrière sportive. A la fin de cette saison, il arrêtera définitivement la compétition de haut niveau. L’athlète contemple une carrière qui l’a mené de Martigny à travers toute l’Europe pour de nombreuses compétitions internationales. Son armoire à trophée comprend plus d’une quarantaine de breloques nationales juniors et élites dont deux titres en décathlon. «J’ai tout mis en œuvre pour réaliser une carrière complète, en étant toujours honnête sans tricher à l’entraînement ou en compétition.»

 

 

 

Intègre, il n’a jamais manqué de dire le fond de sa pensée. «Il y a eu quelques tensions avec Swiss Athletics.» En 2013 d’abord, il est sélectionné pour la Coupe d’Europe. Dix jours avant la compétition, la fédération d’athlétisme helvétique lui indique qu’il ne sera pas présent à Nottwil, lieu des compétitions, avant que celle-ci ne fasse un volte-face la veille des joutes. «J’y suis allé car je pars du principe qu’une sélection ne se refuse pas.» En 2014, même s’il possède la meilleure performance suisse de l’année, Flavien Antille n’est pas retenu pour les Européens de Zurich. Le seul regret de sa carrière. «Je n’avais pas atteint les limites, mais Swiss Athletics disposait d’invitations. Mais je n’en ai malheureusement pas reçue.»

Un mariage et trouver de la stabilité professionnelle

Aujourd’hui plusieurs raisons ont conduit Flavien Antille à ranger son javelot, ses haies et ses pointes. La première est un manque de temps pour un homme qui vit athlétisme six jours sur sept et qui travaille à 50% comme technicien conducteur de travaux dans une entreprise de construction et comme enseignant à l’école professionnelle de Sion. «Cela prend beaucoup de temps. J’essaie de m’organiser pour être le plus souvent possible avec ma copine qui, mine de rien, me soutient. Elle me voit partir tous les jours tôt et rentrer tard le soir.» Les deux tourtereaux vont enfin pouvoir profiter pleinement d’une vie à deux puisqu’ils se marieront en septembre prochain.

>A lire aussi: Flavien Antille sur le podium des Championnats de Suisse

Une page sportive se tourne pour démarrer un nouveau chapitre familial et professionnel. «Je suis arrivé à un âge où j’ai besoin de stabilité», confie Flavien Antille qui reconnaît qu’une vie d’athlète n’est plus viable. «Financièrement, c’est difficile. Jusqu’en 2016, j’avais des sponsors qui me suivaient. Depuis, j’en ai moins», reconnaît-il en avouant une rentrée d’argent de moins de mille francs pour le dernier mois d’avril. «Cela ne pèse pas lourd dans la balance. On fait un sport qui ne paie malencontreusement pas beaucoup.»

Une nouvelle carrière de coach

Le Martignerain ne craint aucunement l’après-carrière souvent difficilement gérée par bon nombre d’athlètes d’élite. «J’étais assez tranquille avec cette décision, car elle n’a pas été prise sur un coup de tête ou une quelconque frustration. J’y ai beaucoup réfléchi l’hiver dernier et je peux ainsi terminer ma dernière saison sereinement.» D’ailleurs, il ne manque pas de projets. «Je ne veux pas trop m’avancer. Il faut que cela arrive spontanément, mais j’ai des contacts.»

 

 

Quand tu tentes ton record sur 10 foulées = échec #finducamp #celleligure #decathlon #perche

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Une année après la retraite de Clélia Rard-Reuse, le départ d’un nouvel athlète de pointe va laisser un grand vide dans l’athlétisme cantonal. Mais comme sa collègue du CABV Martigny, Flavien Antille ne quittera pas pour autant les pistes cendrées. «J’aimerais travailler avec les cadres valaisans.» Pour ce faire, il passera son diplôme B d’entraîneur en fin d’année. «Il y a de l’avenir dans notre canton. Nous avons les compétences au niveau des coaches, de bonnes infrastructures, quelques moyens financiers et du potentiel chez les athlètes de la nouvelle génération.»

Une génération qu’il rêverait de voir s’envoler plus haut, plus loin et plus fort.

 

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