Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Zika: pour diagnostiquer l'infection il faudrait aussi prendre en compte d'autre anomalies cérébrales

Selon une étude, il ne faudra pas uniquement se borner à détecter la microcéphalie chez les nouveaux-nés pour diagnostiquer le virus Zika. Pourtant, dans un cas sur cinq, le périmètre crânien était normal.

30 juin 2016, 10:54
Il faudrait tenir compte d'autres paramètres pour diagnostiquer le virus Zika.

Le diagnostic de l'infection par le virus Zika ne devrait pas se fonder uniquement sur la détection de la microcéphalie chez les nouveau-nés. Il faut aussi prendre en compte d'autres anomalies cérébrales, selon une étude publiée jeudi.

La microcéphalie est une malformation grave et irréversible, généralement rare, qui se manifeste par un crâne et un cerveau anormalement petits. L'épidémie de Zika qui touche plusieurs pays d'Amérique du sud depuis la fin de l'an dernier a entraîné une flambée de microcéphalies attribuées au virus.

 

Le Brésil est le pays le plus touché par Zika, avec près de 1,5 million de personnes contaminées et plus de 1600 bébés nés avec une microcéphalie. En étudiant 1500 nouveau-nés suspectés d'avoir été contaminés par Zika au Brésil, les chercheurs en ont rejeté près de 900, la plupart d'entre eux étant des bébés normaux nés avec de petites têtes.

Les 600 cas restants ont été classés comme des cas "probables" ou "certains" de Zika en se basant sur des imageries montrant des calcifications ou d'autres anomalies neurologiques, alors même que d'autres infections possibles comme la syphilis transmise par la mère ou la toxoplasmose avaient été éliminées.

Pas suffisant

"Pourtant, dans un cas sur cinq, le périmètre crânien était normal, ce qui suggère que la seule microcéphalie ne suffit pas" pour détecter un cas de Zika chez un nouveau-né, souligne le Pr Cesar G. Victora de l'Université de Pelotas (Brésil), qui a dirigé l'étude.

Les chercheurs ont également découvert que les mères des 600 bébés probablement contaminés avaient nettement plus souffert d'éruption cutanée pendant leur grossesse (61%, contre 21% pour les femmes ayant mis au monde des bébés non atteints). Les bébés contaminés avaient également quatre fois plus de risques de mourir au cours de la première semaine de leur vie que les autres.

"Nos résultats suggèrent que chez les femmes enceintes affectées par le Zika, certains foetus auront des anomalies cérébrales et une microcéphalie, d'autres des anomalies avec une tête de dimension normale, tandis que d'autres ne seront pas atteints", résume le Pr Victora.

Interrogé par l'AFP, il précise qu'il faudrait généraliser d'autres tests, notamment des échographies crâniennes ou des tests sanguins chez les bébés pour détecter le virus Zika.

Il n'a pas pu fournir d'estimation sur le nombre de nouveau-nés non diagnostiqués, probablement parce qu'ils ont été contaminés en fin de grossesse "lorsque leur tête avait déjà atteint une taille normale". Les lésions cérébrales qu'ils présentent pourraient néanmoins se traduire par des "retards de développement", avertit-il.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias