Avec l’arrivée en Grèce de 70 365 candidats à l’émigration depuis le début de l’année *, l’exode qui fait trembler l’UE depuis l’été ne donne aucun signe de faiblir. Pas plus que le flot continu de remèdes plus ou moins probants que les Européens s’inventent pour pallier une incapacité collective à contrôler leur frontière extérieure. Sous le double sceau d’Angela Merkel et de la Turquie, le dernier scénario en date – faire appel aux moyens militaires de l’Otan – n’est pas a priori le moins légitime, ou le plus farfelu.
Mais l’option, lâchée sans plus d’explication par la chancelière à l’issue d’une visite à Ankara, conduit diplomates et militaires à se gratter la tête, dans la plus grande confusion. Personne n’envisage de recourir à la «politique de la canonnière» pour ramener l’ordre en mer Égée, au milieu de canots pneumatiques surchargés d’hommes, de femmes et d’enfants. Jens Stoltenberg, le secrétaire...