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Russie: 130 partisans de Navalny interpellés

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a été arrêté brièvement mardi par la police russe alors qu'il se rendait à une manifestation de soutien en son honneur. 130 de ses partisans ont été interpellés.

30 déc. 2014, 21:15
Alexeï Navalny lors de son interpellation mardi soir.

Alexeï Navalny est assigné depuis février à résidence et n'avait pas le droit de se rendre à ce rassemblement, prévu sur la place du Manège, à deux pas du Kremlin.

En doudoune sombre et bonnet gris, il descendait une grande avenue, entouré de ses partisans. Il a alors été arrêté par plusieurs policiers et jeté dans un car garé à proximité de la place du Manège, autour de laquelle la présence des forces de l'ordre était impressionnante, selon les images de Dojd.

Bouclé chez lui

"Je n'ai pas pu arriver à la place du Manège. Mais cela ne veut pas dire que vous ne pourrez pas le faire. Je vous appelle tous à ne pas partir. Ils ne pourront pas arrêter tout le monde", a écrit sur Twitter M. Navalny peu après son arrestation.

Peu après son arrestation, l'opposant a indiqué sur Twitter avoir été conduit à son domicile par des policiers, dont plusieurs sont restés aux portes de son appartement pour l'empêcher de ressortir.

Au total, plus de 130 personnes ont été arrêtées lors de la manifestation, selon une ONG, considérée comme fiable en ce qui concerne les bilans des interpellations en Russie.

Aussi à Saint-Pétersbourg

La police, qui a quadrillé le centre de la capitale, plaçant barrières métalliques, filtrant les passages et fermant des sorties de métro, a confirmé une centaine d'arrestations.

Vers 19h30 (heure suisse), la manifestation était terminée et seules une vingtaine de personnes restaient encore sur place, selon une journaliste de l'AFP.

Une réunion similaire en plein centre de Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie, a réuni mardi soir quelque 600 personnes et s'est déroulée sans incident majeur, selon une journaliste de l'AFP.

"C'est quoi cette saloperie?"

Quelques heures plus tôt, au terme d'une lecture inhabituellement rapide du jugement, le tribunal de Moscou a reconnu coupable d'escroquerie les deux frères Navalny dans l'affaire "Yves Rocher". Mais alors qu'Alexeï, au centre de toutes les attentions, a écopé d'une peine avec sursis de trois ans et six mois de prison, son petit frère Oleg, moins en vue, s'est vu infliger trois ans et demi de prison ferme.

L'opposant à Vladimir Poutine a explosé à l'énoncé du jugement, martelant la table de ses poings en lançant à la cour: "Pour quel motif vous le mettez en prison? C'est quoi cette saloperie? C'est pour me punir davantage?".

Il a ensuite fustigé un pouvoir qui ne "cherche pas seulement à détruire les opposants" mais aussi "ses proches (...) Ce régime ne mérite pas d'exister, il doit être détruit", a-t-il dit.

"No comment" du pouvoir

Ces condamnations constituent d'autant plus une surprise que le parquet russe avait requis au départ une peine de 8 ans de prison pour Oleg Navalny, une sanction moindre que celle requise contre son frère, l'opposant politique, qui risquait lui dix ans de prison.

Le Kremlin a nié toute responsabilité dans ces poursuites judiciaires. Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, n'a pas voulu commenter le verdict mardi et a assuré que le président russe en prendrait connaissance en lisant la presse.

Détournement de roubles

Alexeï Navalny est accusé par ses détracteurs d'être soutenu par l'Occident. Avocat de formation, ce blogueur de 38 ans, pourfend la corruption des élites russes.

Il était poursuivi avec son frère pour avoir escroqué une filiale russe de la société française de cosmétiques Yves Rocher en surfacturant leurs services alors qu'ils géraient une entreprise de transports. Il était assigné à résidence depuis février dernier.

L'entreprise française de cosmétiques avait pourtant indiqué par la voix de Christian Melnik, directeur financier de sa filiale russe, n'avoir subi "aucun dommage" à la suite de sa collaboration avec la société de transports des frères Navalny, Glavpodpiska.

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