L'extradition de Joaquin "El Chapo" Guzman a été temporairement suspendue mardi. Les avocats du baron de la drogue mexicain ont déposé deux recours pour s'opposer à son départ vers les Etats-Unis. Andres Granados et Carlos Castillo, deux des avocats de Guzman, ont déposé lundi soir les documents pour s'opposer formellement à l'extradition, que le juge a accepté d'examiner mardi, à quelques jours de la date butoir pour cet appel. Cette démarche des avocats de Guzman n'est toutefois pas une surprise et ne bloque que temporairement le processus d'extradition.
Guzman est poursuivi aux Etats-Unis pour trafic de drogue et homicide. "Dans la demande provenant du Texas, il n'y a pas de preuves suffisantes au regard de la loi mexicaine et dans le cas de la Californie, deux éléments pour étendre la période d'extradition sont prescrits", a indiqué à l'AFP l'un des avocats du Chapo, Refugio Rodriguez. Le juge va maintenant étudier ces appels au cours d'un processus qui pourrait durer plusieurs mois, a indiqué à l'AFP une source judiciaire sous couvert d'anonymat.
Peine de mort impossible
Le gouvernement mexicain avait donné son feu vert en mai à l'extradition du chef du cartel de Sinaloa vers les Etats-Unis, après avoir obtenu la garantie "que la peine de mort ne sera pas appliquée". Le chef d'Etat mexicain Enrique Peña Nieto s'était jusqu'alors opposé à toute extradition du puissant narcotrafiquant, tenant à le juger et l'incarcérer au Mexique. Mais l'évasion rocambolesque de Guzman d'une prison de haute sécurité, en juillet 2015, par un tunnel creusé sous la douche de sa cellule, avait infligé un sérieux camouflet aux autorités mexicaines et changé la donne.