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Mamoru Samuragochi n'est pas l'auteur de ses oeuvres maîtresses

Mamoru Samuragochi, surnommé le "Beethoven japonais", a avoué ce mercredi avoir loué les services d'un "nègre" pour composer ses œuvres les plus renommées.

05 févr. 2014, 11:49
Mamoru Samuragochi était devenu complètement sourd à l'âge de 35 ans.

Le compositeur de musique classique japonais Mamoru Samuragochi, sourd, s'est confondu en excuses mercredi. Il a avoué qu'il n'était pas l'auteur de ses oeuvres maîtresses.

Surnommé le "Beethoven japonais" depuis qu'il a accédé à la renommée il y a une vingtaine d'années, M. Samuragochi a confessé, via son avocat, avoir embauché un "nègre" pour écrire ses compositions principales.

Samuragochi était devenu complètement sourd à l'âge de 35 ans, mais a, selon le récit romancé de sa vie, continué à composer, notamment la "Symphonie No.1, Hiroshima", en hommage aux victimes de la bombe nucléaire qui avait ravagé cette ville de l'ouest du Japon le 6 août 1945.

"J'ai commencé à utiliser quelqu'un pour composer à ma place vers 1996, lorsqu'on m'a commandé une musique de film pour la première fois. Cette personne m'a aidée pour plus de la moitié de cette bande originale", a poursuivi le musicien dont la surdité n'était alors pas encore totale, mais s'aggravait.

Une musicien médiatisé

La télévision publique "NHK" avait diffusé en mars dernier un long documentaire sur le vrai-faux compositeur. Dans cette émission, intitulée "Mélodie de l'âme", la "NHK" avait suivi Samuragochi lors d'une visite dans la région du Tohoku (nord-est) dévastée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.

Dans un rôle de composition, le musicien était parti à la rencontre de survivants qui avaient perdu des proches dans la catastrophe. On le voit apparemment en train de composer un requiem pour une petite fille dont la mère fut une des quelque 19'000 victimes du drame.

Après cette émouvante émission, des dizaines de milliers de Japonais se sont précipités pour acheter sa "symphonie Hiroshima", une sorte d'hymne à la reconstruction, rebaptisé par le public "symphonie de l'espoir".

Mais mercredi matin, c'est un présentateur décomposé qui, au nom de la "NHK", a présenté ses excuses au public. "La NHK a parlé de lui dans ses journaux télévisés et magazines mais, malgré nos vérifications, nous n'avons pas découvert qu'il n'était pas l'auteur de ses oeuvres", a poursuivi le présentateur.

"Symphonygate" japonais

Nippon Columbia, la maison de disques de Samuragochi, a aussi appris mercredi avec "stupéfaction et colère" la supercherie, a commenté un porte-parole.

Time Magazine avait publié en 2001 un entretien avec le "Beethoven de l'ère digitale" dans lequel ce dernier affirmait que sa surdité avait été une bénédiction: "je m'écoute moi-même. Si vous écoutez vos sons intérieurs, c'est communiquer avec le coeur et vous créez quelque chose de plus vrai. Avoir perdu l'ouïe a finalement été un don de Dieu".

Ce "Symphonygate" nippon éclabousse aussi le patineur artistique Daisuke Takahashi qui doit représenter le Japon aux Jeux Olympiques de Sotchi, avec un espoir de médaille: il doit notamment concourir sur une musique attribuée à Samuragochi.

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