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L'ONU accuse le régime syrien d'"extermination" de détenus

La Commission d'enquête de l'ONU, dont fait partie la Tessinoise Carla del Ponte, a dénoncé lundi à Genève une politique d'"extermination" des détenus par le régime syrien.

08 févr. 2016, 20:31
"Personne ne connaît le nombre exact des victimes", a dit devant la presse le président de la Commission, Paulo Sergio Pinheiro, ici aux côtés de Carla Del Ponte.

Des exécutions "massives" de détenus ont eu lieu en Syrie en près de cinq ans de conflit. La Commission d'enquête de l'ONU, dont fait partie la Tessinoise Carla Del Ponte, a ciblé lundi à Genève toutes les parties mais a accusé notamment le gouvernement d'"extermination" de prisonniers. La liste secrète de hauts responsables impliqués s'allonge.

"Des détenus emprisonnés par le gouvernement ont été battus à mort ou sont décédés des suites de blessures durables dues à la torture", souligne l'institution dans un rapport établi sur la base de 621 discussions et de nombreux documents et qui porte jusqu'à fin novembre. Des milliers de personnes sont mortes, notamment aussi en raison de l'absence de traitement médical ou de nourriture adaptée.

Les meurtres extrajudiciaires et ces décès ont eu lieu à une fréquence élevée, de manière prolongée dans de nombreux sites contrôlés par l'infrastructure du gouvernement. "Mais personne ne connaît le nombre" exact des victimes, a dit devant la presse le président de la Commission, Paulo Sergio Pinheiro.

Il dénonce toujours le manque d'accès au territoire syrien pour les investigations. Seul le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pu accéder à quelques centres de détention ciblés dans le rapport.

Djaïch al-Islam bientôt visé

"Nous n'avons reçu de réponse à aucune de nos questions" de la part du gouvernement, a déploré M. Pinheiro. Le régime s'est rendu coupable de crimes contre l'humanité comme ceux d'extermination, de meurtres, de violences sexuelles, de torture, d'emprisonnement ou de disparitions forcées. Des crimes de guerre lui sont aussi reprochés, tout comme aux opposants et aux groupes terroristes de l'Etat islamique (EI) et du Front al-Nosra (branche d'Al-Qaïda en Syrie).

Les opposants et al-Nosra ont exécuté des militaires des forces gouvernementales, parfois de manière sommaire et de manière "massive" dans le cas du second. Des prises d'otages se sont aussi achevées par le décès des personnes retenues. Comme les groupes terroristes, les opposants ont également eu recours à la torture.

L'"intensité" et la gravité des crimes augmentent toujours plus, selon M. Pinheiro. Un rapport doit être présenté le 22 février à l'Assemblée générale de l'ONU. Il ciblera aussi le groupe armé Djaïch al-Islam, dont l'un des responsables, Mohamed Allouche, est le chef des négociateurs de l'opposition aux pourparlers indirects sur la Syrie à Genève, suspendus jusqu'au 25 février.

"La responsabilité pour ces crimes et les autres exactions doit faire partie de toute solution politique", selon Mme Del Ponte. Une liste avec les noms de hauts représentants civils et militaires de toutes les parties qui seraient présumés impliqués dans des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre est toujours conservée par la Commission.

 

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