La contagion des printemps arabes n’a pas été ce vecteur de contamination démocratique que certains espéraient un peu naïvement. En Syrie, le chaos s’étend, les coalitions bougent, les ramifications des conflits en cours se complexifient brassant enjeux de terrain et relations internationales. Les infréquentables d’hier deviennent les alliés d’aujourd’hui, mais ne présagent en rien des alliances de demain. Et, sur le terrain, les ravages du conflit esquissent de nouvelles cartes qui présagent de la désintégration du pays où, rivalités communautaires, revendications nationalistes et tensions religieuses se traduisent par le nettoyage ethnique.
Analyse du phénomène avec Fabrice Balanche, expert auprès du Washington Institute.
Comment se manifeste le nettoyage ethnique que vous dénoncez en Syrie?
Cette stratégie est portée par un gouvernement qui s’appuie sur les minorités. Par une épuration politico-socio-ethnique, il tente d’évaluer les suites du conflit car il cherche à se situer dans «l’après».
Le but, c’est de redistribuer des...