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France: une femme portant un voile affirme avoir reçu une amende sur une plage de Cannes

Alors que le débat sur le port du burkini enflamme les plages françaises, une femme prétend avoir reçu une amende à Cannes, alors qu'elle ne portait qu'un voile. En payant 11 euros, elle a finalement pu rester sur sa chaise longue.

23 août 2016, 17:03
Plusieurs municipalités ont adopté un arrêté anti-burkini. Cannes était l'une des toutes premières à le faire (archives).

Une Toulousaine de 34 ans dit avoir été verbalisée le 16 août sur une plage de Cannes, une des villes qui ont pris un arrêté "anti burkini", pour le port d'un simple voile. Elle envisage de porter plainte contre la mairie et l'Etat français.

"Aujourd'hui, on nous interdit la plage. Demain, la rue? Après-demain, on nous interdira de pratiquer notre culte chez nous?" s'insurge-t-elle dans l'Obs, précisant avoir accepté de payer 11 euros pour pouvoir rester sur la plage.

Le maire Les Républicains de Cannes, David Lisnard, estime que les policiers municipaux ont fait leur travail. Il précise à l'hebdomadaire que l'arrêté "ne désigne pas une tenue en particulier mais toutes celles qui sont ostentatoires".

 

Mesures liberticides

Le maire de Cannes est le premier à avoir pris un arrêté "anti burkini" en juillet, avant que la polémique ne prenne de l'ampleur à la suite d'incidents en Corse attribués par erreur, selon la justice, à cette tenue de bain islamiste.

La Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) ont saisi le juge des référés pour l'arrêté cannois, et un autre à Villeneuve-Loubet, jugeant les mesures anti burkini liberticides et discriminatoires à l'encontre des baigneuses de confession musulmane.

Les associations ont été déboutées, mais ont fait appel devant la conseil d'Etat, qui examinera l'affaire jeudi.

 

"Verbalisée sans motif"

Le CCIF confirme avoir été saisi depuis vendredi par la femme qui a dû s'acquitter d'une amende sur la plage de la Bocca, à Cannes.

"Celle-ci a été verbalisée sans motif réel. Si nous obtenons gain de cause devant le Conseil d'Etat contre l'arrêté du maire, les contraventions seront caduques", a dit son porte-parole, Marwan Muhammad.

La Toulousaine précise qu'elle portait une tunique Kiabi et son voile, c'est-à-dire un hidjab qui ne couvre que ses cheveux. "Je ne comptais pas me baigner, juste tremper les pieds", précise-t-elle.

"Parole raciste libérée"

Une journaliste de France 4 disant avoir été témoin de la scène raconte à l'Obs qu'un attroupement s'est formé et que la "parole raciste s'est totalement libérée". "Certains ont carrément applaudi les policiers", dit-elle.

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