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France: un maire inaugure une campagne d'affichage "violente à l'égard des femmes"

Une vive polémique a surgi lundi à Béziers, dans le sud de la France, après l'inauguration d'une campagne d'affichage par le maire de la ville. L'une des affiches montre par exemple une femme ligotée sur les rails, hurlant à l'approche d'un train à vapeur.

11 déc. 2017, 21:53
Le commentaire en lettres capitales "Avec le TGV, elle aurait moins souffert!" accompagne cette image.

Dans le sud de la France, le maire de Béziers Robert Ménard (extrême-droite) a suscité lundi une vive polémique. Il a inauguré une campagne d'affichage montrant une femme ligotée sur les rails, hurlant à l'approche d'un train à vapeur.

Le commentaire en lettres capitales "Avec le TGV, elle aurait moins souffert!" accompagne cette image. Déjà coutumier des provocations, Robert Ménard entend ainsi appeler au passage du train à grande vitesse dans sa ville.

"Elle s'appelait Emilie, elle avait 34 ans et quatre enfants. En juin 2017, son mari l'a assassinée en l'attachant sur les rails du TGV. L'ignoble Robert Ménard la tue une 2e fois. Je demande: retrait immédiat + poursuites", a aussitôt tweeté l'ancienne ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol (PS).

 

 

La responsable politique faisait référence à un fait divers de juin 2017 dans le centre de la France: une femme ligotée avait été tuée au passage d'un TGV et son époux, soupçonné de l'avoir attachée, s'était suicidé. Mme Rossignol a dit avoir porté plainte.

"Alors, t'accouches!"

Une autre affiche de cette campagne montre un obstétricien qui tient dans ses mains une motrice de TGV avec en premier plan les jambes écartées d'une femme qui accouche. Le tout couvert du slogan: "Alors t'accouches!". "Campagne une fois de plus odieuse, de surcroît venant d'un élu de la République", a tweeté la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa.

"Le maire de Béziers a une nouvelle fois lancé une campagne d'affichage marquée au sceau de la vulgarité", a dénoncé dans un communiqué Pierre Pouëssel, le préfet (le représentant de l'Etat) de l'Hérault, le département où se situe Béziers.

 

 

Robert Ménard a dénoncé sur Twitter des réactions "outrées et paranoïaques", qui "en disent long sur l'ordre moral qui plombe le pays". En septembre, il avait déjà suscité la polémique avec une affiche utilisant la rhétorique des violences conjugales sur laquelle on pouvait lire: "L'Etat étrangle nos communes".

Hommes barbus

Il y a un an, le maire avait fait placarder des affiches montrant des hommes barbus et annonçant: "Ça y est, ils arrivent... Les migrants dans notre centre-ville".

Electron libre élu en 2014 avec les voix du parti d'extrême droite Front National, M. Ménard a déjà eu plusieurs fois maille à partir avec la justice. Il avait déclaré le 5 septembre, au cours d'un débat télévisé, qu'être Français c'est "être européen, blanc et catholique".

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