La Chambre des représentants des Etats-Unis, à majorité républicaine, a adopté jeudi un texte d'abrogation et de remplacement de la loi emblématique sur la santé de Barack Obama. Cela marque une revanche pour le président Donald Trump.
Les parlementaires ont approuvé le texte dans une atmosphère électrique par 217 voix contre 213. La totalité des démocrates et une vingtaine de républicains ont voté "non". Les débats se déplacent maintenant au Sénat, chambre haute du Congrès, où le texte devrait être fortement remanié dans les prochaines semaines.
Fin mars, la désunion des républicains avait conduit au retrait forcé d'une précédente tentative de démantèlement de la réforme de la santé héritée de Barack Obama, au grand dam du président républicain.
Le texte pourrait maintenant faire face à de nombreuses embûches au Sénat. "Aujourd'hui marque la nouvelle étape de ce qui sera probablement un très long processus", avait prévenu sur MSNBC Michael Burgess, élu républicain du Texas à la Chambre.
Après le retrait forcé du premier projet, Donald Trump, qui avait fait de l'abrogation de l'Obamacare une des promesses de sa campagne électorale victorieuse, a décroché son téléphone et oeuvré personnellement pour faire adopter le projet.
Taxes de l'Obamacare supprimées
Promulgué en 2010, l'Affordable Care Act, réforme emblématique de la présidence Obama sur le front de la politique intérieure, a permis à 21 millions d'Américains supplémentaires de bénéficier d'une assurance santé, mais les républicains s'y sont systématiquement opposés, jugeant le programme trop coûteux et trop interventionniste.
Le projet de loi de substitution prévoit de supprimer les taxes prévues dans le cadre de l'Obamacare, notamment l'amende prévue en cas de non-souscription à une assurance. Il entend en outre diminuer le financement de Medicaid, le programme d'assurance santé pour les foyers modestes en place depuis des décennies et étendu dans le cadre de la réforme démocrate.
En mars, les républicains modérés avaient dit redouter qu'une réforme de l'Obamacare ne laisse trop d'Américains souffrant de maladies chroniques sans couverture maladie. Le Freedom Caucus, fort d'une trentaine d'élus, estimait pour sa part que le projet n'allait pas assez loin.