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Centrafrique: tirs militaires dans l'aéroport de Bangui, un mort

Des soldats tchadiens de la force africaine en Centrafrique (Misca) ont ouvert le feu lundi matin à Bangui sur des manifestants rassemblés près de l'entrée de l'aéroport, tuant une personne.

23 déc. 2013, 10:15
Des soldats français sont intervenus , notamment pour évacuer les victimes.

Plusieurs milliers de manifestants majoritairement chrétiens étaient regroupés près de l'entrée de l'aéroport de la capitale centrafricaine Bangui pour demander "le départ" du président Michel Djotodia. Les militaires tchadiens ont réagi par des tirs, faisant un mort, ont constaté un photographe et un vidéaste de l'AFP.

Les manifestants exigeaient également le départ du pays des soldats tchadiens de la Misca, aux cris de "Pas de Tchadiens à Bangui".

Certains d'entre eux portaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrits les slogans: "Oui à l'opération Sangaris (de l'armée française), non à l'armée tchadienne", ou "Oui à la France, non à la Séléka" (ex-rébellion musulmane, au pouvoir depuis mars 2013).

Vers 7h40, deux 4X4 de soldats tchadiens ont alors fait irruption et se sont approchés du rassemblement. Des manifestants ont commencé à jeter des pierres dans leur direction. Les militaires ont tiré dans l'air et dans la foule.

Intervention française

Des soldats français sont intervenus assez rapidement, notamment pour évacuer les victimes, mettant fin à l'incident. L'accès à l'aéroport n'a pas été bloqué.

Dans le reste de la capitale, la situation était calme lundi matin, avec une reprise notable de l'activité. Aucun incident majeur n'a apparemment eu lieu pendant la nuit de dimanche à lundi.

Complicité avec l'ex-Séléka

De nombreux Centrafricains accusent les Tchadiens de la Misca de complicité avec l'ex-Séléka. Des ressortissants tchadiens ont été la cible ces dernières semaines des attaques des milices d'autodéfense chrétiennes "anti-balaka" et de la population. Dimanche, N'Djamena a annoncé le rapatriement de ses ressortissants en Centrafrique.

Près d'un millier de personnes ont été tuées depuis le 5 décembre à Bangui et en province dans des violences entre chrétiens et musulmans, selon Amnesty International. La plupart des victimes ont été tuées dans des représailles de la Séléka, mais également dans les attaques et atrocités des milices anti-balaka.

Ces violences ont précipité l'intervention militaire de la France, qui tente depuis lors de désarmer les belligérants et opère en appui à la Misca, forte de 3700 militaires.

Après un répit de quelques jours, les incidents ont repris depuis jeudi soir, éclatant de façon intermittente dans plusieurs quartiers où les tensions intercommunautaires restent vives et la situation extrêmement volatile.

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